Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a organisé samedi, une rencontre d’échange sur le processus électoral en perspective des élections législatives anticipées avec les acteurs politiques. Mais les membres de la coalition ATEL ont préféré boycotter la réunion. Le général Jean Baptiste Tine, ministre de l’intérieur les a appelés à la raison « avant qu’il ne soit trop tard ».
À moins de deux mois des élections législatives anticipées, prévues le 17 novembre 2024, des membres de l’opposition sénégalaise ont claqué la porte lors d’une réunion sur les futures législatives. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait convié les acteurs du processus électoral à une rencontre d’échange avec les acteurs politiques. Avaient pris part à ces échanges, quelque 123 formations politiques, mais les principaux représentants de l’opposition comme l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) ne sont pas restés. Le ministre de l’intérieur, le général Jean Baptiste Tine les a appelés à la raison « avant qu’il ne soit trop tard ». L’opposition réunie autour de l’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) a dénoncé la démarche des nouvelles autorités, qui selon eux, ont déjà « tout planifié » avant de les appeler à des concertations. Ces membres de l’opposition qui nourrissent des doutes ont dénoncé un manque de dialogue au préalable.
« Pour nous c’est trop tard pour faire des discours. Nous allons vous écouter religieusement comme on dit et après nous allons partir. Nous ne sommes pas venus pour cela. Nous sommes venus pour savoir si nous pouvons débattre et modifier les choses, les décrets, les arrêtés, les textes », a déploré Oumar Sarr avant de poursuivre : « les décisions ont été prises par le gouvernement sans concertation aucune. Nous demandons à ce que ces mesures-là soient rapportées pour qu’il y ait une discussion et qu’on puisse ensemble définir les nouvelles règles. C’est simple », rappelant qu’il s’agit de débattre « de questions essentielles qui concernent le Sénégal », a dit Oumar Sarr, porte-parole de l’ATEL, une nouvelle plateforme de l’opposition qui regroupe une centaine de partis et mouvements politiques, réclament l’annulation des dispositions déjà prises pour le prochain scrutin. Pour sa part, le ministre de l’intérieur a rappelé que « l’on ne peut pas préjuger de l’issue des discussions en général. On discute pour arriver à un consensus, encore faut-il discuter. On n’a pas encore commencé à discuter. On discute arguments contre arguments, après on va voir ce qu’il faut retenir ici ou ce qu’il faut soumettre au chef de l’Etat ».
A la fin de la rencontre, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a publié un communiqué dans lequel, il est revenu sur l’incident avec les membres de l’ATEL. « J’ai été chargé d’initier des concertations avec toutes les parties prenantes du processus électoral des législatives anticipées du 17 novembre 2024 », lit-on dans la note qui indique que dans le cadre de cette initiative, 123 formations politiques ainsi que les principaux acteurs de la société civile ont été convoqués. « L’objectif est de construire des consensus solides afin d’assurer des élections transparentes, démocratiques et inclusives ». Dans le document, le Gl Tine dit regretter le boycott des membres de L’ATEL. « Je regrette qu’une partie d’un cadre politique ait choisi de quitter la réunion après avoir tenté, sans succès, de bloquer les travaux. Il est impossible d’entamer des discussions en imposant des conditions préalables, comme retirer des décrets et arrêtés avant même de dialoguer. L’histoire prouve que le boycott n’a jamais été une stratégie politique constructive. Jean Baptiste Tine d’inviter « fraternellement » ces membres de l’opposition de à rejoindre ce processus électoral « avant qu’il ne soit trop tard ».
MADA NDIAYE