Le départ annoncé de Aliou Sall, le frère de l’ancien Président Macky Sall de l’Alliance pour la République (Apr) est le signe d’un malaise dans le parti. Toutefois, il ne date pas d’aujourd’hui. Il a tout simplement été précipité et aggravé par la perte du pouvoir.
Au demeurant, il existait, déjà, depuis de nombreuses années, une sorte de stratification politique au sein de l’Apr avec certains estampillés faucons qui sont plus proches de Marième Faye Sall et d’autres qui étaient plus éloignés, plus critiques et moins consultés par le couple présidentiel.
Eh bien, Aliou Sall était certainement dans ce second lot. Et il n’était sans doute pas le seul si l’on en juge par le sort qui a été réservé à Amadou Bâ et à certains apéristes qui n’ont jamais été récompensés de leur engagement et même ceux qui ont dû subir des injustices. Tout ce beau monde risque de quitter la barque. Parce qu’ils ne s’y sentaient pas considérés et parce qu’il n’y a plus de décrets donc plus d’espoir.
Le parti de l’ancien président devra se passer de ces frustrés parce qu’insatisfaits du sort qui leur a été réservé.
Toutefois, beaucoup vont rester. Et les choses vont être plus claires quand Macky sera de retour pour amorcer une forme de réconciliation des cadres et des militants avec le parti. C’est à ce moment là seulement que l’on saura qui est parti et qui va rester. Mais pour le moment, le parti est en léthargie du fait de l’absence de son leader qui semble observer une période de grâce, une pause, un recul et peut-être, une introspection.
Bien entendu, il y aura les ingrats et les opportunistes qui ne vont pas rester là où ils n’espèrent plus rien. Une crise qui est inévitable pour tout parti qui perd le pouvoir. Car il devient moins attractif. Cela ne fera certainement pas mourir l’Apr, pour autant. Le Parti socialiste (Ps) et le Parti démocratique sénégalais (Pds) ont survécu à des pertes de pouvoir. Ils sont moins fréquentés et plus désertés mais ils survivent. Comme dans le mythe de Sisyphe, l’engagement politique est un éternel recommencement. Un éternel combat.
Assane Samb