On peut perdre le pouvoir, mais avec la manière. C’est ce qui n’a pas été le cas pour Benno Bokk Yakaar avec Amadou Bâ comme candidat. La défaite est survenue alors que le Général en chef n’était visible nulle part. Macky n’a jamais été sur le terrain auprès de son candidat. Un de ses ministres a même révélé qu’il voulait le faire changer. Ce qui l’a sans doute freiné, c’est la détermination du Conseil constitutionnel. Il ajoute à cela le fait qu’après la défaite, la complicité entre Macky et les nouveaux tenants du régime était manifeste. On évoquait d’ailleurs, à juste titre, de deal, de financements reçus, etc.
Toutes choses qui font que Moustapha Diakhaté a même parlé de haute trahison qualifiant l’attitude de Macky. Et il n’est certainement pas le seul. La preuve, ce dimanche, son ancien Directeur de cabinet, Abdou Latif Coulibaly a dénoncé cette attitude de Macky et annoncé un mouvement politique sous la houlette du candidat Amadou Bâ. Comme quoi, la rébellion dans les rangs de l’Alliance pour la République (Apr) s’intensifie. Et la grande coalition Benno bokk yakaar sera certainement minée par les mêmes démons de la division. C’est en réalité le leadership de Macky qui s’effiloche.
L’homme qui a été nommé Envoyé Spécial en France est qui plus est absent du pays. Pis, il donne l’impression d’être au service de l’ancien pays colonisateur et non de son pays. Absent avec une cote de popularité en dégringolade, il aura du mal à rebondir politiquement même s’il lui reste l’appareil de son parti et des fidèles. Pis, la structuration de son parti étant défectueuse, cela va rendre difficile sa remontada sauf si la nouvelle équipe au pouvoir l’y aide en échouant dans leur gestion et que des leaders alternatifs tardent à émerger. Une requalification sous condition qui dépend de trop de facteurs externes.
Politiquement, Macky a commis beaucoup d’erreurs y compris celle qui a consisté à vouloir vaille que vaille faire reporter la Présidentielle et changer son candidat. Des objectifs qu’il n’a jamais pu atteindre. Ce qui rend encore beaucoup plus aléatoire sa réhabilitation politique.
Assane Samb