Bassirou D., un maçon, domicilié à Niary Tally, est accusé de pédophilie pour avoir pratiqué des jeux sexuels durant lesquels il demandait à deux frères, âgés de 10 et 12 ans de le toucher jusqu’à éjaculation. Pour ces faits, le mis en cause, emprisonné depuis octobre 2020, a comparu hier, à la chambre criminelle de Dakar.
C’était toujours le même scénario. Marié et père d’un enfant, Bassirou D. demandait à ses victimes de jouer avec ses parties intimes jusqu’à éjaculation. À l’époque, le maçon était chargé de réfectionner la demeure familiale des deux mineurs. Le plus âgé a finalement vendu la mèche à sa maman. Laquelle a porté plainte au commissariat de Dieupeul le 4 octobre 2021.
Durant son interrogatoire, C. B. M. a expliqué que le mis en cause l’a trouvé au dehors en train de jouer avec son ami Mouhamed. C’est ainsi qu’il l’a invité à préparer le thé au quatrième étage. « Une fois sur les lieux, il m’a demandé de jouer avec son sexe jusqu’à ce que le liquide blanc sorte. Après l’avoir fait jouir, il m’a ordonné de garder le silence sinon il allait me tuer. Lorsque je suis descendu, j’ai lavé mes mains, avant d’aller rejoindre ma mère qui m’appelait pour le déjeuner », a raconté le garçon, âgé de 12 ans. Le soir, poursuit-il, le pédophile a invité son ami Mouhamed chez lui. Mais, celui-ci a refusé de partir disant qu’il a peur du monsieur. Car il lui a fait la même proposition le matin et il a pris la fuite.
À son tour, S. S. M. a déclaré : « Bassirou m’a trouvé devant la chambre de ma mère et m’a demandé de venir vérifier son travail. On est allés à l’étage. Au moment de descendre, il m’a enjoint de toucher son sexe. Quand j’ai refusé, il a insisté disant qu’il pouvait me prêter son téléphone et faire tout ce je voulais. J’ai refusé, avant de prendre la fuite ».
Au regard de ces graves accusations, Bassirou vit en milieu carcéral depuis 2020. Présenté hier, au juge de la chambre criminelle Dakar, il a dénoncé un complot contre sa personne. « Je m’occupais de la finition de leur chantier au deuxième étage pendant un mois et 15 jours. J’ai une fois passé la nuit là-bas avec ma femme. Mais, la tante des victimes présumées a eu des agissements bizarres. Depuis lors, je rentre après avoir fini mes services. Elle me devait 75 mille francs. Mais, elle a refusé de me payer. Sur ces entrefaites on a eu altercation. Le lendemain, je suis venu comme à l’accoutumée. Quelques minutes après, les éléments de la police de Dieuppeul m’ont interpellé », s’est souvenu le père de famille, âgé de 35 ans, visé pour pédophilie sur mineurs de même sexe. Convaincu que ces derniers ont raconté exactement ce qui s’est passé, le substitut du procureur a requis 10 ans de réclusion criminelle contre l’accusé. « Le thé s’agissait d’un appât. Après les agissements de l’accusé, le plus agé s’en est ouvert à sa maman en y allant avec des pincettes disant que le maçon était méchant. C’est sur ces entrefaites que sa mère l’a enquêté et il s’est confessé. Son jeune frère a aussi suivi l’exemple et raconté à la maman sa mésaventure », a souligné le maître des poursuites.
Prenant la parole, Me Mbengue a dénoncé la manière dont l’affaire a été bâclée par la police. « La plainte a été déposée le 4 octobre 2021. Le mis en cause a été auditionné le même jour. Tout s’est passé très vite. En espace de 4 heures tout a été bouclé. Il n’y a pas de sérieux dans ce dossier », s’est indigné le conseil de la défense qui a rejeté la culpabilité de l’accusé. Lequel connaîtra son sort le 20 juin prochain.
KADY FATY