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M. MBAGNICK DIOP, PRESIDENT DU MEDS: L’interview cash ! 
M. MBAGNICK DIOP, PRESIDENT DU MEDS: L’interview cash ! 

Problématique de l’Emploi des Jeunes, Difficultés des Entreprises, Soutien au secteur privé: : La recette de Mbagnick Diop du MDES

Président du MEDES (Mouvement des entreprises du Sénégal) et du Groupe Promo consulting, Mbagnick Diop est le 1ier vice-président du GPF. Homme de figure, discret et efficace, cet homme de réseaux s’intéresse à un pan important ; l’emploi des jeunes pour avoir réfléchi sur la problématique pendant des années. D’où le Forum de l’emploi, devenu sa marque de fabrique. Invité à l’émission du Grand oral, il a saisi l’opportunité pour se pencher sur la 23ème édition des assises économiques.

 D’emblée Mbagnick Diop a été interpellé sur la journée de “Set Setal” pour un meilleur cadre de vie, telle que lancé par Diomaye Faye, il a salué cette initiative de Chef de l’Etat et milite pour sa  pérennisation qui est idoine et inculquer cette culture de la propreté aux sénégalais et protéger cette image de Dakar. « Les gens jettent des tasses de café dans la rue, jettent leur bouteille d’eau. Cette journée est aussi importante mais il faut inculquer aux citoyens la culture de la propreté », plaide-t-il. En ce qui concerne la contribution du MEDES dans le secteur de l’économie, il a rappelé que le MDES est une organisation patronale lancée à l’époque avec 300 jeunes en 2000. Des chefs d’entreprise pour la plupart qui viennent de France, des Usa entre autres. « Nous avons créé notre propre entreprise et on voulait intégrer le patronat à l’époque bien que difficile. Il n’y avait que deux entités et c’était l’établissement géré par 10 à 15 personnes.  Il fallait aller vers un syndicat de base qui adhère au niveau du patronat etc.  On s’est dit qu’il fallait créer notre propre organisation patronale mais ce n’était pas évident. Nous avons lancé le MDES et on  a cassé les codes en révolutionnant les choses avec des jeunes qui une fois intègrent le MDES sont d’office membre du Patronat », a expliqué le PDG. 

Une innovation selon lui qui met à l’épreuve les jeunes qui côtoient les décideurs politiques. A en croire Mbagnick Diop, il faut des concepts certes et dans les années 2000 à nos jours, ce sont des chefs d’entreprise qui tapent à la porte du MEDES étant donné que l’administration n’est pas lourde. « On crée des concepts et nous ne nous considérons pas comme un syndicat classique. En 2001 nous avons lancé le Forum du 1ier emploi qui aujourd’hui a inséré des dizaines de milliers de jeunes demandeurs d’emploi.  On a vu sortir des directeurs de banques, des ministres grâce à ce forum. D’autres sont au niveau international. Il a été mis en place une fondation « emploi jeunes » pour permettre à ces derniers qui ne décrochent pas leurs emplois pendant ces deux jours de forums, ils ont accès à  la fondation  et 110 milles cv sont recueillis, deux fois le fichier étatique. On a été les premiers à créer la pépinière des entreprises. Un jeune qui crée et qui  n’a pas les ressources nécessaires, on l’accueillait aussi pour l’aider à développer son business » », s’est confié M. Diop.  Le concept des « Cauris d’or » est inscrit sur la liste. Avec la mise en place d’une cérémonie pour distinguer ceux qui prennent des risques en investissant pour le développement économique du pays.  

Poursuivant dans son argumentaire le patron du MDES en parlant de finances, dit être la seule organisation professionnelle à avoir mis en place près de dix bureaux à l’international. « C’est juste une question de vision et d’impliquer les jeunes cadres comme à Paris. Il y a les « Africans Awards ». Nombreux ont été des personnalités au plan international comme au plan national pour parler des « Mercredis du MEDES» pour parler de sujets d’actualité sur l’économie, les finances avec le magazine « PERSPECTIVES. » Un projet de société et accompagnant l’état à  être dans le landerneau sénégalais.

 La source d’inspiration pour rester collé à la question « de l’emploi »

 Selon lui, sa principale source d’inspiration pour se connecter à l’emploi est tout simple ! Car, dit-il « je recevais une vingtaine de CV quand j’ai ouvert mon entreprise. Des Bac+2  et Bac+7 mais qui n’avaient pas de travail. Mais il fallait créer un concept pour rencontrer les chefs d’entreprise. Quand il y a un cadre où chacun aura la chance de faire face, on aura l’opportunité de jauger. Le concept fut lancé en 2001 avec Me Wade, Pierre Goudiaby Atepa à l’époque. Le budget est passé de 15 millions à près de 300 millions car ce sont des milliers de jeunes dans un forum gratuit. »  Il a rappelé que la problématique de l’emploi n’était pas un sujet fondamental pour les politiques. Mais grâce à ce dernier, il est devenu une préoccupation majeure pour les politiques.  « Aucun des jeunes qui prennent part à ce forum ne paie un centime. Ils sont pris en charge, transportés, hébergés et logés. Des jeunes qui sont heureux. Ils rêvent et cela est un plus. Des gens que je rencontre mais qui  sont devenus des personnalités grâce à ce forum. Car ils ont eu la chance  de passer par là.

Des forumistes qui ont réussi », a reconnu l’invité. Une récompense morale pour lui.  Aider les jeunes, fait-il remarquer, reste un sacerdoce du fait que des parents ont investi afin que leurs enfants puissent réussir. « Mon combat est de les aider. Je vois des Bac+9  qui n’ont jamais eu de stage. J’ai été étonné. J’ai dit à Diomaye lors d’une audience que le problème de l’emploi au Sénégal, il n’y a pas deux personnes dans ce pays qui le maîtrisent mieux que moi. Car cela fait 24 ans que j’y travaille. Si un jeune n’a pas de boulot cela favorise le populisme », a révélé le PDG.

Une personnalité qui suscite l’emploi ou en créer, il existe une nuance selon l’invité bien que cette tâche soit un combat. Mbagnick Diop explique qu’il faut intégrer les jeunes car rien que dans leur base de données l’on y trouve près de 10 jeunes communicants, de ressources humaines etc. Un choix multiple.  Invité partout pour faire l’apologie du « First One », (le premier emploi) Mbagnick Diop, estime qu’il faut d’abord un investissement personnel pour aider ces jeunes.  

A la question de savoir comment appréhende t-il la question de l’emploi par rapport aux régimes qui se sont succédés, Mbagnick Diop a argué que des milliards ont été injectés par les différents régimes successifs mais soldé par un échec car le problème réside dans l’approche. Énormément de structures pour accompagner les jeunes ont été créées.  En guise d’exemple, financer un jeune qui n’a pas appris la gestion, et qui reçoit 10 millions de financement, ce dernier est exposé et ne va jamais rembourser. « Il faut redéfinir à la politique de l’emploi surtout qu’après le Bac qu’on arrête ces longues études. Il faut faire comme les allemands qui après le Bfem sont dans des centres de formation pendant deux ans. A l’issue de celle-ci il est absorbé et est opérationnel.  Les chefs d’entreprise. On n’a pas souvent des profils car les jeunes sont dans des filières bouchées. Il y a une inadéquation entre l’offre et la demande. Il faut que les jeunes aient un métier mais aussi contrôler les écoles de formation étant donné que des diplômes sont délivrés pêle-mêle. Un étudiant en Master 2 qui ne peut pas s‘exprimer », a-t-il clamé.

A la question de la création d’une école de formation pour appuyer les jeunes, le PDG du MEDES n’écarte pas l’idée et mise sur des ateliers training pendant 20 ans. Il s’agit de la gestion du stress, la rédaction d’un CV entre autres. Des jeunes outillés en matière de leadership. A l’ère du numérique, a-t-il poursuivi « les jeunes, sont dans les réseaux sociaux. Avec les nouveaux dirigeants, ils ont compris là où il faut mettre l’accent et aider les jeunes à s’épanouir avec des actions citoyennes. Si en moyenne vous avez trois cents mille jeunes qui arrivent et qu’il y’en a 20 mille qui attendent.  Entre l’État et le secteur privé, on n’absorbe pas plus de 60 milles emplois annuellement.  D’année en année, mais ce sera une masse et cela pose problème. Des jeunes qui s’occupent des réseaux sociaux et ne font pas de la lecture. Il faut apprendre. Ce qui est essentiel, ce sont des solutions pour absorber ces dizaines de milliers de jeunes demandeurs. Nous sommes sollicités à la Fondation pour  des offres en génie civil, en électromécanique etc., mais on n’en trouve pas. Les entreprises ont besoin d’ingénieurs etc. »

Poursuivant dans cette dynamique, le chef d’entreprise a noté que l’état a mis des moyens pour résorber le chômage mais c’est la praticabilité qui pose problème. Pour lui, on peut débloquer des dizaines de milliards mais en vain. « Nous proposons des choses dont des concepts comme « AfriTech- le salon des Startups ».  On a de jeunes génies ici.  Le salon chaque année est organisé et des jeunes ont leur projet mais sans moyens. 500 à 1000 jeunes postulent. On en sélectionne les meilleurs dont 3 pour les financer par nous-mêmes et on constate des réussites. Mais je suis révolté par un manque d’accompagnement…. l’état devait les accompagner », a dénoncé M. Diop

Invité par des salons de renommées internationales dont VivaTech à Paris, comme en Finlande avec « Slash » il en appelle à un accompagnement étatique du fait que les 90% de charges sont supportés par le Medes.  « Au plan protocolaire l’état est présent lors du forum du 1ier emploi. En réalité, sur les 20 ans, l’État nous accompagnait sur moins de 10% du budget. Mais son accompagnement est juste symbolique. Il doit être plus impliqué. Que de difficultés rien que pour  héberger ces jeunes, les restaurer etc.  C’est beaucoup d’espoir », a-t-il souligné. En effet ce dernier n’écarte pas une jonction ou tout au plus un partenariat public privé sachant que le numérique pèse sur la balance. Des opportunités certes mais selon l’invité ce n’est pas encore réalisable avec un patronat qui reste hermétique.  Souvent charrié par ses collègues il reste déterminé à aider davantage les jeunes à travers des actions sociales.

A ce titre, renchérit Mbagnick Diop, les deux problèmes en Afrique sont dus au fait que nous n’avons pas le culte de la générosité ni de la solidarité. « Comment espérer se développer et avancer. Mais il faut ce culte de l’excellence. Il faut un mental fort et être une  carapace  face aux  snipers.  Il nous faut des champions dans un pays. Pourquoi couper la tête des champions mais on va se retrouver avec la médiocrité.  Des gens ne savent pas les coups que vous recevez ! Mais pourquoi être la cible d’attaques au nom de quoi? Il faut éviter de couper la tête des élites » a-t-il regretté.

 Investissement dans le monde médiatique

Présent dans le monde médiatique le groupe Promo consulting s’est d’abord doté d’une radio, un quotidien puis la Télé avec Rewmi Tv il est loin de déchanter. Un homme de défis et face à lui se dressent autant de projets.  Néanmoins, Il a révélé que des problèmes subsistent bien étant un homme de relations un signal coupé avant d’être rétabli 4 mois après. « C’est là que je mets la solidarité de la presse sur la balance. Je ne la comprends pas. Personne n’a bougé d’un iota à part le président du Cdeps. On est solidaire par principe. Mais on s’est battu tout seul » a révélé ce dernier.

Pour les perspectives, il a annoncé  la mise en place de plateforme digitale et se tourner vers la téléphonie en se donnant les moyens de ces projets. Parallèlement le groupe est dans l’organisation d’événements internationaux aux USA, en France ou la banque mondiale. Ce qui prouve que seule la compétence est de mise et appelle à un changement de mentalité.

 23ème session des assises économiques : « le développement économique endogène » au menu

 Le MDES s’apprête aussi à organiser la 23 session des assises économiques annuelles. Cette année, l’on se penche sur le thème : « Le développement économique endogène du Sénégal ! » A la vision économique du nouveau gouvernement en a fait un leitmotiv. « Je l’ai choisi avec l’état et de développer le secteur. Ce sont des économistes venus d’horizons divers qui seront là. Cette diversité est importante car il faut que ce que l’on produise reste dans ce pays. On a besoin de produire  localement et de créer des champions et des industries. Les capitaines d’industrie mais ce sont des étrangers.

Cette endogénésation de l’économie est importante », a-t-il argué.  « Comment accompagner l’État dans sa politique endogène » telle sera l’enjeu de ces assises qui va aussi produire des conclusions pour en faire une base de travail et miser sur la souveraineté et que le Sénégal crée et produit, d’où la réinvention de la croissance. « On est en phase avec le nouveau régime pour dégager les boulevards pour pouvoir dérouler tranquillement. Cette souveraineté est diverse et  on parle déjà  d’éducation alimentaire.  Un changement de comportement et faire un diagnostic de notre économie de 1960 à nos jour », a-t-il insisté.

De grands experts sont attendus pour échanger et donner une feuille de route à l’état et libre à lui d’en faire bon usage selon le PDG membre du secteur privé.  Étant donné que le secteur privé reste prêt pour une concrétisation, ce dernier estime qu’il faut de la constance dans la démarche et d’avoir des relations sincères dont la finalité est le développement de ce pays. « Quand je lançais le forum du 1er emploi, ceux qui dirigent étaient à l’université. Nous sommes constants dans ce que nous faisons et c’est cette constance qui est salutaire. Nous en sommes à la 23ème édition et donc 23 ans d’assises économiques. Le forum de l’emploi a été organisé au mois de janvier et nous en sommes à la 19ième édition de la cérémonie des Cauris d’Or et on est sur les « African leaderships Awards ».  

Des concepts qui traversent le temps.  Le socle est profond. Il faut de l’endurance et être persévérants en Afrique », a conseillé Mbagnick Diop. Il est prévu au menu, pour ses assises, une  leçon inaugurale qui sera l’innovation de cette année. Il est attendu que l’État décline sa vision par rapport à sa politique économique. Des entreprises qui restent étouffées par la dette, plombées par des difficultés. Il revient donc selon l’invité de montrer que l’environnement est propice pour attirer davantage les investisseurs sachant que les 3 dernières années ont causé du tort aux entreprises. Une reconstruction s’impose pour une création de richesses et que les populations puissent vivre décemment .

Dans le même ordre d’idées, il a invité à l’état de fusionner le Fonjip, le Fonsis, la Bnde et d’en faire un instrument financier puissant et d’accompagner les chefs d’entreprise dans les projets pour être plus compétitif dans le secteur privé  qui mérite d’être soutenus. Il a plaidé en faveur des employés qui sont dans des difficultés. « Lors de la Covid, j’étais un des rares à ne pas faire d’arrêt technique. Tout le monde a continué à percevoir son salaire. Dans nos quotidiens on n’y voit pas de publicité et sont en faillite car le modèle économique n’est plus adapté à la situation. Concernant l’amnistie fiscale, c’est une question délicate. Une promesse qui n’a pas été suivie d’exécution. Les entreprises de presse doivent faire des efforts car on ne peut pas tout le temps pleurer. Il y a cette épée de Damoclès sur la tête des patrons de presse. Wade avait déjà effacé des dettes fiscales mais c’est un problème qui est là. Sans oublier les charges. La presse est une passion et on y gagne aucun centime. C’est de la passion. Il faut des solutions pour trouver une porte de sortie », a plaidé l’invité du Grand oral.

Abordant le chapitre du dépôt d’un mémorandum par le patronat à la veille de l’élection invitant les candidats à s’engager. Constatant que ces derniers leur font des promesses, il était évident que ces derniers signent un engagement afin qu’une fois au perchoir qu’ils sachent qu’ils avaient pris un engagement. « Faire en sorte que les marchés publics soient captés par les entreprises locales et créer un environnement et engager des jeunes. Je donne l’exemple du Maroc ou de la Chine. Quand les dirigeants se déplacent mais ils viennent avec des gens du secteur privé et des investisseurs et des chefs d’entreprise. Des marocains dans le secteur du bâtiment et de l’assurance. Les entreprises créent de la richesse et contribuent à la croissance d’un pays donc il ne faut pas les laisser en rade. Il faut des instruments financiers qui soient compétitifs.  Une question qui va figurer en bonne place lors des assises » a déclaré Mbagnick Diop.  Bien que la  république soit une continuité, l’accompagnement et le soutien des nouvelles autorités sont idoines sachant qu’ils ont compris les blocages. Selon le patron de Rewmi, leur devoir en tant que « citoyen du monde », est de les soutenir et de faire des contributions pertinentes et de faire décoller l’économie du pays face à des secteurs à l’agonie.  

 Assises de la justice

Interpellé sur les assises de la justice sur le point de l’équilibre par rapport au patronat et à certains problèmes au niveau du Tribunal du Travail, Mbagnick Diop prenant part à la rencontre dit constater qu’en 2018, il y a eu des rapports. « La moitié de ce que nous avions dit se trouve dans le rapport de 2018. Et il ne reste que l’effectivité des recommandations. Mais ce qui était le plus essentiel, c’est la dimension des juges, le Conseil supérieur de la magistrature. Lors de la campagne il avait émis le souhait de retirer le Président du CSM pour éviter de s’immiscer dans leur domaine.

Le Chef de l’état aussi doit laisser à la justice de faire son travail et ne pas donner des instructions aux juges etc. cela à créer des situations que nous avons vécu.  Si les recommandations sont appliquées, la justice va évoluer et de manière positive par rapport à ce qui se fait. » sur la réduction du coût de la vie, l’invité estime que les leviers sur lequel il devrait s’appuyer ont été utilisés par le régime précédent d’où la subvention, Tva et des charges.   « Diomaye a une marge de manœuvre très réduite pour diminuer le prix des denrées malgré les concertations.  Ils sont en train de proposer des solutions et de réduire les quatre produits ciblés », a conclu l’invité.


 MOMAR CISSE

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