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BASSIROU DIOMAYE FAYE A L’OUVERTURE OFFICIELLE : « Ces assises ne sauraient être une chasse aux sorcières »

Un des piliers de l’État de droit et  principal baromètre de la bonne  gouvernance, la justice est rendue au nom du peuple mais depuis quelques temps le peuple sénégalais devient de plus en plus méfiant de l’institution judiciaire. Il paraît donc important que toutes les franches de la population puissent donner leurs contributions dans les travaux de commission pour un mieux-être de la justice sénégalaise.

« Œuvre collective, démarche participative et exercice de co-construction : voilà le triptyque qui doit guider notre action. Sous ce rapport, je voudrais particulièrement insister sur le fait que nous n’ouvrons donc pas ici un procès en inquisition, pour désigner un ou des coupables à jeter aux orties », a d’emblée rassuré le Président de la République Bassirou Diomaye D. Faye  à l’occasion de l’ouverture officielle des travaux du dialogue national sur la réforme et la modernisation de la justice. 

Dans son speech, il a rappelé les fondamentaux qui sous-tendent cette démarche de dialogue en partageant la part d’humanité qui existe en chacun de nous. Des acteurs politiques, des présidents d’Institutions, des députés, ceux du secteur privé, de la presse entre autres participants ont pris part à la cérémonie d’ouverture. Inspiré du système romano-germanique le système judiciaire sénégalais a traversé des moments sombres de son histoire ces dernières années.  Une cérémonie qui rassemble les forces vives de la nation et qui s’inscrit selon le Chef de l’Etat dans nos vieilles traditions socio culturelles de dialogue.  « Il est plutôt question de tenir un débat lucide et serein, posé et apaisé, pour ausculter notre système judiciaire, identifier ses forces et faiblesses, et rechercher ensemble les solutions aptes à refonder son fonctionnement et améliorer ses performances », a-t-il rassuré. A l’en croire, la problématique et l’urgence d’y faire face nous interpellent tous, au-dessus de toute considération partisane. D’où la présence notée des différents acteurs. 

Une refondation de notre système judicaire

Le président de  la République a rappelé que déjà en avril 2018, le besoin de modernisation de la justice avait fait l’objet d’un rapport d’un Comité de concertation, mis en place par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice. Six années après ces concertations et après avoir été traversé par de violentes secousses, « force est de reconnaître que notre système judiciaire a besoin d’une profonde refondation que seule une approche inclusive permettra de réussir. » A ce titre, les thématiques qui seront débattues incluent notamment « le statut des magistrats, l’organisation et le fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature, la dématérialisation du service public de la justice, la justice et le numérique, le temps du procès pénal, le régime de la sanction pénale, le cadre juridique et institutionnel de l’administration pénitentiaire, les conditions de détention et de préparation à la réinsertion sociale des détenus, le régime de la privation de liberté, la prise en charge des enfants en danger ou en conflit avec la loi. »  « En effet, quelle que soit la pertinence des textes, c’est d’abord et surtout à l’aune de la pratique qu’on peut juger si un système judiciaire répond aux idéaux et exigences de l’Etat de droit. Voilà pourquoi nous voulons, à travers ces assises, interroger notre système judiciaire en revisitant ses règles et mécanismes, afin de le perfectionner et le hisser à la hauteur de nos ambitions et des aspirations de notre peuple », a-t-il argué.

Et de poursuivre : « la  finalité de cet exercice est de nous aider à baliser la voie pour une réforme pragmatique de notre système judiciaire, afin qu’il inspire davantage confiance au justiciable et préserve sa dignité. Nous devons travailler à mettre en place un système plus transparent de gestion de la carrière des magistrats, de définir un régime de privation de liberté mieux encadré en aménageant un dispositif législatif et institutionnel de nature à favoriser la célérité dans le traitement des procédures judiciaires et humaniser l’univers carcéral (…) et de réhabilitation des infrastructures. » Ainsi, le rapport final est attendu le 4 juin prochain. 


 MOMAR CISSE

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