La machine judicaire enclenchée, Bah Diakhaté et imam Cheikh Tidiane Ndao seront présentés aujourd’hui au procureur de la République. Après avoir été entendus respectivement pendant 48h et 24h, puis placés en garde à vue à la Division des investigations criminelles (Dic), ils vont être déférés ce mercredi.
Pour le prêcheur, activement recherché par la police à la suite des propos qu’il aurait tenus sur les Lgbtq+ à l’encontre du Premier ministre après le discours controversé de Jean-Luc Mélenchon à l’université Cheikh Anta Diop Dakar sur l’homosexualité, il a été interpellé très tôt le matin d’hier par la Dic. Ils ont été arrêtés pour «diffusion de fausses nouvelles» et «offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la Répu-blique». Le Pm jouirait-il d’une même protection que le président de la République avec le fameux article 80 qui a envoyé en prison de nombreuses personnes ces dernières années ? Aussi longtemps que l’on se souvienne, personne n’a souvenance que le dernier délit visé ne soit reproché à quelqu’un. Sans le dire, le procureur fait allusion au Premier ministre qui aurait été la cible des posts des deux personnes actives sur les réseaux sociaux. Le ministère public validerait-il une forme de bicéphalisme de manière consciente ou inconsciente au niveau de l’Exécutif qui fonctionnerait avec deux têtes : le Président Diomaye et son Premier ministre Sonko ? En tout cas, il est clair que les deux personnes interpellées s’acheminent vers une instruction. Aujourd’hui, Abdou Karim Diop veut faire la police sur les réseaux sociaux où s’est tissé le mal ces dernières années, notamment durant le «Mortal kombat» où ils ont été utilisés comme une arme par les partisans du nouveau régime. Me Oumar Youm, ancien ministre des Forces armées, ne cache pas sa désolation au-delà de son soutien à l’activiste Bah Diakhaté qui a été cueilli chez lui ce lundi.