Mbagnick D. est condamné à trois mois d’emprisonnement ferme par le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le chauffeur de taxi a causé un préjudice de 3,5 millions francs à son employeur qui lui avait remis un véhicule de marque Toyota. Lequel a été détourné.
Ses explications n’ont pas convaincu le tribunal. Traduit en justice pour abus de confiance, Mbagnick D., 37 ans, a plaidé le fait d’un tiers en tentant de faire croire aux juges qu’il a été envoûté et dépouillé du véhicule qu’il avait reçu, à titre de travail.
Une mésenvanture que le chauffeur de taxi aurait vécue en Guinée Conakry. En effet, Makhtar N. et Mbagnick D. étaient liés par un contrat de travail. Le premier nommé avait remis à son cocontractant un véhicule de marque Toyota d’une valeur de 3,5 millions francs contre un versement journalier de 12.500 francs. Mais, durant le mois de Ramadan, Mbagnick a disparu avec la voiture de son patron. C’est alors que ce dernier a saisi les enquêteurs d’une plainte. Interpellé, le mis en cause a été inculpé pour abus de confiance. Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar ce lundi 29 avril, Mbagnick a expliqué qu’il a été approché par des clients Guinéens, alors qu’il se trouvait à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass.
Après pourparlers, le prix de la course Dakar-Conakry était fixé à 600.000 francs. Mbagnick aurait ainsi reçu une avance de 200.000 francs. Le reliquat devait être réglé une fois arrivé à Conakry. Mais, quand Mbagnick a rempli sa part du contrat, ses clients l’aurait piégé en lui donnant à boire une bouteille d’eau où il est inscrit la marque Kirène. « J’ai immédiatement perdu connaissance. C’est ainsi qu’ils ont dérobé le véhicule », a argué le comparant. « Il faut restituer la voiture. Ce que tu racontes ne tient pas la route », a lancé l’un des assesseurs. Même son de cloche pour le président de la séance et le parquet qui ont demandé au prévenu le trajet qu’il a emprunté pour se rendre en Guinée.
Reprenant la parole, le comparant a fait savoir aux magistrats qu’il est passé par la route de Kaffrine. C’était la première fois qu’il se rendait en Guinée. Ce sont ses bourreaux supposés qui lui ont indiqué le trajet. À la question du juge s’il avait informé la partie civile de cette course, le prévenu a répondu par la négative. Assurant la défense des intérêts de la partie civile, absente à la barre, Me Daff a estimé que le prévenu est coupable des faits qui lui sont reprochés. À titre de dédommagement, la robe noire a réclamé 3,5 millions francs en plus de l’acompte d’un milllion francs qu’il a déjà encaissé.
À la suite du substitut du procureur qui a demandé l’application de la loi contre le prévenu, Me Nokhine Modji, conseil de celui-ci, a sollicité une application bienveillante de la loi, soutenant que son client est de bonne foi. Le tribunal n’a pas eu la même perception. Il a infligé une peine ferme de trois mois au prévenu, lequel doit payer un dédommagement de 3,5 millions francs.
KADY FATY