En prélude à la journée de plaidoyer prévue ce 27 avril en marge de la journée mondiale de la santé, le cadre de concertation de coordination et d’action de plaidoyer de la société civile (3CAP Santé) a fait face à la presse. Selon leur secrétaire général du conseil d’orientation et de suivi, Dr Karim Diop, les malades sont au Sud et les vaccins au Nord d’où son plaidoyer pour une couverture sanitaire universelle.
140 pays dont le Sénégal reconnaissent la santé comme un droit humain dans leur constitution. Pourtant, aucun pays n’a adopté ni ne fait appliquer de lois garantissant à sa population le droit d’accéder aux services de santé selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour le secrétaire général du conseil d’orientation et de suivi de 3 CAP Santé, Dr Karim Diop, cela explique pourquoi au moins 4,5 milliards de personnes soit plus de la moitié de la population mondiale n’est pas entièrement couverte par les services de santé essentiels en 2021. « C’est ainsi que face à de tels défis, le thème retenu pour la Journée mondiale de la santé 2024 est « Notre santé, nos droits » pour défendre le droit de chacun et chacune, partout dans le monde, à accéder à des services de santé. Ce thème interpelle le Cadre de Concertation de Coordination d’Actions de Plaidoyer pour la santé au Sénégal, 3CAP-Santé », dit-il.
Et de poursuivre : « Le but visé par 3CAP-Santé est la réduction des inégalités sociales en matière d’accès aux services de santé de qualité et à moindre coût. C’est l’occasion pour nous de faire un plaidoyer à l’endroit du nouveau gouvernement pour renforcer le droit à des services de qualité en matière de santé pour les populations sénégalaises. Nous comptons poursuivre notre rôle de catalyseur de plaidoyer des organisations de la société civile en vue d’une contribution plus significative et plus qualitative pour le système de santé ». Dr Diop relève des disparités en matière de d’accès à la santé. « Les malades sont au Sud et les vaccins au Nord d’où l’urgence d’une couverture sanitaire universelle », plaide-t-il. De son avis, les populations les plus démunies doivent avoir accès à la santé quelles que soient où elles se trouvent. Revenant sur les 5 priorités du gouvernement, Dr Diop souligne que la santé doit en faire partie. « C’est donc une omission du gouvernement sans prendre en compte la santé. Nous souhaitons que les autorités accordent à la santé toute l’importance qu’elle doit revêtir », laisse-t-il entendre.
Pour Dr Isseu Diop Touré, Directrice Pays de NPI-EXPAND, il y a beaucoup de progrès sur l’opérationnalisation de la loi sur la santé au Sénégal en passant par la politique de sanitaire qui a été définie, le programme de développement sanitaire qui est en train d’être mis en œuvre, pour permettre à tout un chacun de pouvoir avoir un accès équitable à la santé. « Il faut veiller à la mobilisation de ressources nécessaires pour le pays.
La Covid a montré que la santé est un facteur de développement car toutes les politiques publiques contribuent au développement du secteur. Quand on parle de santé on parle de route, de ressources humaines, il y a beaucoup de choses à faire. Et la société civile doit contribuer car la santé est multidimensionnelle et l’aspect soins est fondamental », estime-t-elle. Et d’ajouter: « Certaines maladies sont de soins coûteux et leur mode de transmission et leur prévalence peuvent être réduits. Il faut une couverture sanitaire universelle à toutes les populations quelle que soit là où se trouve la personne et les types de besoins. Ce qui est possible par le renforcement de capacités et la mobilisation de ressources ». Elle prône un développement endogène pour mobiliser des ressources internes avec l’appui de l’extérieur.