Au cours des deux dernières décennies, le Sénégal a progressé en matière de santé plus rapidement que nombre de ses voisins. C’est ce qui ressort des résultats des recherches sur les progrès du Sénégal en matière de santé publique. Des progrès que « Exemplars in Global Health” justifie par un leadership fort et à des approches novatrices menées par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale.
“Exemplars in Global Health”, une coalition mondiale de partenaires de recherche qui étudient les réussites en matière de santé publique à travers le monde a publié les conclusions clés qui ressortent des recherches au Sénégal sur les progrès du Sénégal en matière de santé publique. Selon cette étude, les enfants sénégalais ont plus de chances de survivre au-delà de l’âge de cinq ans que jamais auparavant -la mortalité des moins de cinq ans a diminué de 70 % en 20 ans.
L’un des facteurs ayant considérablement amélioré la couverture de la vaccination et d’autres services de santé infantile était la mise à disposition de services là où les communautés se rassemblent. Entre 2000 et 2017, le Sénégal a réduit le taux de mortalité́ des enfants de moins de cinq ans de plus de 59 %. Des données ont servi à évaluer et à prioriser les interventions potentielles. Des recherches locales ont été́ menées afin d’en faciliter la généralisation, et les systèmes de surveillance existants ont été́ exploités aux fins de suivi et d’évaluation.
Les réseaux efficaces d’agents de santé communautaires ont joué un rôle clé́ dans l’engagement communautaire, la sensibilisation et la prestation de soins. Cela a permis de renforcer l’adhésion du public et de faciliter le déploiement des nouveaux traitements.
Mortalité néonatale et maternelle et l’anémie chez les femmes en âge de procréer
Les femmes au Sénégal vivent plus longtemps et plus sainement grâce aux efforts du pays pour accroître l’accès à la planification familiale et réduire les décès maternels et l’anémie chez les femmes en âge de procréer. La réduction des obstacles financiers aux soins de santé maternelle, les investissements dans l’éducation des filles, la formation des infirmières et des sages-femmes, ainsi que l’augmentation de l’accès aux contraceptifs, sont quelques-unes des actions clés entreprises. Entre 2000 et 2017, le taux de mortalité́ maternelle (TMM) du Sénégal a diminué, passant de 553 à 315 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Le pays a également vu son taux de mortalité́ néonatale (TMN) diminuer, passant de 38 à 21 décès pour 1000 naissances vivantes entre 2000 et 2020. Le Sénégal a priorisé les efforts visant à impliquer les communautés et à promouvoir la santé maternelle et néonatale par le biais de politiques et d’initiatives visant à soutenir les communautés et à encourager les agents de santé communautaires qui se consacrent à la santé maternelle et néonatale, tels que les Bajenu Gox et les Matrones. De 2005 à 2017, le Sénégal a réduit la prévalence de l’anémie chez les femmes non enceintes en âge de procréer de 58% à 53%. Le renforcement des systèmes de santé a permis d’élargir l’accès à la lutte contre le paludisme (y compris la prévention, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticide, et le traitement, comme les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine), aux contraceptifs modernes et la supplémentation en fer/acide folique dans les régions rurales qui, historiquement, avaient un accès plus limité.
La prévalence enlevée de la pauvreté́ et le ciblage sous-optimal des programmes sur les populations sous- dotées et les plus pauvres restent des obstacles majeurs à de nouveaux progrès.
Le retard de croissance
Le Sénégal présente l’un des taux de retard de croissance les plus bas en Afrique de l’Ouest. Le pays a démontré un engagement politique distinct envers la nutrition, le plaçant parmi les rares pays à avoir élevé la nutrition au-delà du Ministère de la Santé afin de garantir une plus grande visibilité et coordination. De 2000 à 2022, le Sénégal a réduit son taux de retard de croissance de 24,7 % à 17 %. Le Sénégal a créé́ la Cellule de lutte contre la malnutrition (CLM), un organisme dédié́ à la nutrition placé sous l’autorité́ du Premier ministre, qui assure la supervision et la mise en œuvre des programmes de nutrition. Le Sénégal a élargi son système de santé communautaire et a vu le pourcentage de femmes ayant effectué́ au moins quatre visites de soins prénataux passer de 14 % à 57 %.
Fourniture de vaccins
En 2022, 99 % des établissements de santé publique proposaient une vaccination de routine et disposaient de tous les vaccins de routine en stock. Le Sénégal a cartographié l’hésitation à la vaccination pour mieux cibler l’engagement communautaire et a investi dans l’amélioration des chaînes d’approvisionnement grâce à des systèmes informatiques et à la formation des travailleurs de première ligne. Entre 2000 et 2017, le Sénégal a considérablement amélioré la portée et la rétention de son programme de vaccination. En effet, tous les départements ont enregistré́ une différence inferieure à 10 points de pourcentage entre les personnes ayant reçu une et trois doses de vaccin DTC. Le Sénégal a exploité efficacement un système de surveillance des maladies et de suivi de la couverture pour combler les lacunes en matière de couverture vaccinale et améliorer ses résultats. Le gouvernement du Sénégal a aménagé́ ses activités de sensibilisation de manière à stimuler la demande, en établissant un cadre unique d’agents de santé communautaires, comme les Bajenu Gox.
La réponse précoce du Sénégal au COVID-19 a révèlé des progrès, de même que sa capacité́ à maintenir les services de santé essentiels pendant la pandémie, notamment en s’appuyant sur des partenariats et des adaptations innovantes de ses services afin d’accroitre les capacités. Le Sénégal a réutilisé́ ses capacités de dépistage destinées à d’autres maladies pour accélérer sa réponse au COVID-19, et a décentralisé le dépistage dans tout le pays. Il a été́ l’un des premiers pays africains à mettre au point et à fabriquer des tests de diagnostic rapide.
NGOYA NDIAYE