La bibliothèque du président-poète Léopold Sédar Senghor est mise en vente aux enchères. Le gouvernement du Sénégal craint une dispersion de la collection de livres de l’ancien chef d’État, chantre de la « négritude ». La vente est pour l’instant suspendue. Des négociations sont en cours entre l’État sénégalais et la maison de ventes.
Depuis plusieurs semaines, les amoureux du patrimoine africain, à travers la Conférence des Organisations Internationales, tentaient d’alerter le gouvernement sur la cession de la bibliothèque de l’ancien président. Le directeur du Patrimoine culturel sénégalais, Oumar Badiane, a confirmé à l’AFP que les nouvelles autorités sénégalaises « s’étaient saisies de l’affaire.
Cette bibliothèque se situe en Normandie dans le Calvados en France, à Verson, où est née l’épouse du président sénégalais. Léopold Sédar Senghor est décédé en 2001. Président de son pays entre 1960 et 1980, l’écrivain, de par ses œuvres, a été un pont entre la France et le Sénégal. Un temps ministre de la République française (sous la IVème République), il a marqué la littérature africaine en espérant créer une civilisation de l’universel. Il a repris le concept de la « négritude », notion introduite par son ami Aimé Césaire.
Le 21 octobre 2023, l’État du Sénégal a acquis 41 objets personnels de l’ancien président (cadeaux d’autres chefs d’Etat), un lot vendu aux enchères à Caen pour une valeur de 244 000 euros.
Une vente « suspendue »
La bibliothèque mise aux enchères est constituée de 343 volumes dédicacés par leur auteur, pour la plupart des écrivains « tombés dans l’oubli », selon Me Rivola, spécialiste des livres anciens, des manuscrits et de l’orfèvrerie. La vente est finalement « suspendue ».
Le Sénégal négocie l’acquisition de « l’ensemble de la bibliothèque », a appris l’AFP auprès des organisateurs. Cette bibliothèque de Léopold Sédar Senghor, l’un des pères fondateurs de la Francophonie, représente un patrimoine d’une valeur universelle pour le Sénégal.