Pour permettre à tous les enfants d’êtres reconnus, le réseau Siggil jiguen et son partenaire espagnol Xarxa de Consomi solidari a lancé le projet: « Accès à l’État civil, avec approche genre, et à une vie libre de violences à Dakar, Sénégal». D’une durée de deux ans, ledit projet prévoit de former toutes les parties prenantes pour un accès universel à l’état civil.
L’enregistrement des naissances est l’inscription continue, permanente et universelle au registre d’état civil, des naissances et des informations les concernant en conformité avec les dispositions légales d’un pays. Il s’agit d’une preuve permanente et officielle de l’existence d’un enfant. Il fait partie intégrante d’un système d’enregistrement des faits d’état civil efficace qui reconnaît l’existence de la personne devant la loi, établit une filiation et permet le suivi des évènements majeurs de l‘existence d’un individu, de sa naissance, son mariage jusqu’à son décès.
Les risques auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas enregistrés sont énormes, et peuvent entraver leur accès à d’autres droits de l’enfant. Connaître l’âge de l’enfant offre une protection contre le travail des enfants. Il empêche également les enfants d’être arrêtés et traités comme des adultes par le système judiciaire, d’être enrôlés de force dans les forces armées ou mariés précocement. C’est fort de ce constat que le réseau « Siggil jiguen » avec son partenaire espagnol « Xarxa de Consomi solidari » a lancé le projet « Accès à l’état civil avec approche genre et à une vie libre de Dakar ». Ce projet compte faire face à l’insuffisance de l’utilisation des nouvelles technologies, la faiblesse des moyens humains, l’insuffisance de la formation des élus locaux et du personnel chargé de l’état civil, le règlement de la question lancinante et récurrente des enfants sans pièces de l’état civile, y compris des élèves candidats aux examens scolaires entre autres. Il cible les communes de Cambérène, Guinaw Rails Sud et Rufisque Est avec une participation synergique et inclusive de toutes les parties prenantes ciblées par le projet à savoir les conseillères et conseillers municipaux, les services techniques communaux, les organisations de femmes, les associations de jeunes, les organisations de la société civiles en somme tous les acteurs concernés au niveau local. Selon le maire de Camberene, Doune Pathé Mbengue, ce projet est de haute portée du fait qu’il s’intéresse à l’état civil et les violences basées sur le genre. » L’état civil est une actualité brûlante et constitue un sujet où les gouvernants doivent traiter avec abnégation particulièrement les collectivités territoriales notamment à Camberene où les autorités sont déjà engagées dans cela. Et le réseau « Siggil jiguen » est venu nous appuyer pour rendre notre état civil de qualité. Il évacue aussi toutes les questions de violence », dit-il.
Et de poursuivre : »L’idée est de travailler pour que chaque citoyen puisse disposer de ces papiers là où il est sans grande difficulté. C’est un enjeu de taille et notre commune se bat pour que ce projet puisse être déroulée comme il faut ». En ce sens, il renseigne que leur responsable de l’état civil est à pied d’oeuvre pour une bonne réussite de ce projet avec leur état civil considéré comme l’un des plus performants dans la zone. « Le sujet reste la violence basée sur le genre et le réseau Siggil jiguen n’est pas dans sa première tentative pour l’éradication de toute violence. C’est une question d’inclusion que ce projet offre pour deux ans. Les agents seront renforcés ainsi que le matériel pour accompagner les populations pour qu’ils accèdent à leur état civil », fait-il savoir.
Pour la présidente du réseau « Siggil jiguen », Safiatou Diop, ce projet va permettre d’avoir une société harmonieuse où l’homme et la femme vivent ensemble dans le respect des droits humains. « Tout être humain a le droit d’avoir des papiers et c’est une reconnaissance de leur communauté pour pouvoir bénéficier de tous les services comme l’Education, le travail, la jouissance et le respect. Nous devons en tant que société civile aider toutes les communautés. C’est notre mission d’accompagnement de l’Etat à travers les collectivités territoriales. Il y va de l’avenir de notre pays et de la jeunesse », dit-elle. Et d’ajouter : »L’état civil est un droit et le fait de le refuser à un enfant est une atteinte de ses droits. C’est une violence aussi pour la maman qui a donné naissance à cet enfant ». Elle invite tout le monde de s’y mettre afin d’éliminer toute forme de violence.
NGOYA NDIAYE