Des magistrats et des avocats de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont entamé, lundi, à Dakar, une session de formation d’une durée de quatre jours sur les techniques de poursuites des crimes internationaux et des violences sexuelles liées aux conflits, à l’initiative du Bureau régional Etat de droit de la Fondation Konrad Adenauer (FKA), en partenariat avec l’Académie de Nuremberg et le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (MIFRTP).
Cette deuxième collaboration avec le MIFRTP réunit une vingtaine de juges d’instruction, des procureurs et des avocats venus de la Côte-d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso, de la République Centrafricaine, de la République démocratique du Congo et du Sénégal. Selon Ingo Badoreck, directeur régional Etat de droit de la FKA, “Nous assistons à des conflits en Afrique de l’Ouest et du Centre. Nous organisons donc cette formation pour assurer que ceux qui sont responsables de la poursuite de ces crimes graves soient bien formés sur les textes juridiques internationaux afin de les aider à bien poursuivre ces crimes au niveau national”, a t-il déclaré , en marge de la cérémonie d’ouverture de ce séminaire.
M. Badoreck a rappelé que le terme violences sexuelles liées aux conflits concerne des hommes, des femmes, des filles et des garçons. Ces violences, selon lui, sont ”souvent motivées par des objectifs politiques, militaires ou économiques”. “L’expression violence sexuelles recouvre des actes tels que le viol, l’esclavage, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé, la grossesse forcée ainsi que toute autre forme de violence sexuelle d’une gravité comparable, perpétrée contre des femmes, des hommes, des filles ou des garçons et ayant un lien direct avec un conflit”’, a-t-il souligné.
Dans le cadre de ce séminaire, le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux intervient comme un partenaire de la fondation Konrad Adenauer. D’après son secrétaire général, l’objectif visé à travers cette formation est de partager des expériences par rapport à la jurisprudence, aux méthodes d’enquêtes et aux résultats.
Serge Brammertz a indiqué également que l’avenir de la justice internationale se trouve dans la justice nationale. “La justice internationale ne se porte pas très bien. L’impunité est beaucoup plus la règle que l’exception. Il y a très peu de poursuites et s’il y a poursuites de nos jours, que ça soit en Syrie ou Russie ou ailleurs, c’est au niveau des juridictions nationales que les poursuites sont faites” a-t-il expliqué.
“La Cour pénale internationale a très peu de dossiers malheureusement, car beaucoup de pays n’ont toujours pas ratifié certains traités et ne le ferons pas dans les années à venir. Donc, le résultat, c’est que le plus grand nombre de crimes sont poursuivi au niveau national”, a-t-il ajouté.