Dans une tribune signée par plus de 250 personnalités, le Collectif des citoyennes pour le respect et la préservation des droits des femmes dénonce la faible représentation de cette frange qui représente 49,4% de la population sénégalaise au sein du nouveau gouvernement du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Sur 25 ministres, 5 secrétaires d’État, et 4 membres du cabinet du chef d’État, soit 34 postes, seules quatre femmes sont présentes. Cette « inqualifiable » sous-représentation induit, de l’avis des signataires « une perte intolérable d’intelligences et de visions que seuls le pluralisme et l’inclusion permettent de garantir. Il n’y a aucun secteur dans lequel on ne trouve des femmes qui allient compétence, expérience et dévouement de premier ordre, fustigent ces intellectuels. » C’est pourquoi outre la faible représentativité des femmes”, les membres du collectif se disent « circonspects sur le remplacement du Ministère de la Femme, de la famille et de la protection des enfants par le Ministère de la famille et des solidarités ». Une appellation que ces signataires jugent être une véritable régression.
L’emphase portée sur les femmes et les enfants soulignait précisément l’urgence d’élaborer des politiques publiques destinées à mettre fin aux inégalités de genre (économiques, éducatives, sanitaires, politiques, foncières, etc.) et à améliorer les conditions de vie de celles qui demeurent encore les plus vulnérables à la pauvreté et à la violence, et sur qui, reposent toujours la charge du soin des plus petits et des plus âgés. Ils ont aussi tenu à souligner de manière définitive que: « Bien que les femmes jouent un rôle central dans la cellule familiale, elles sont des êtres à part entière qui existent en dehors de la sphère familiale. Les assimiler à cette dernière, c’est nier leur droit à exister dans leur multi dimensionnalité. »
Pour toutes ces raisons, les auteurs de cette tribune demandent que cette erreur de départ soit rectifiée par la nomination de femmes dans les directions nationales et les instances administratives. De surcroît, Alioune Tine et Cie demandent le renforcement des cellules genre déjà présentes au niveau des différents ministères pour une mise en œuvre transversale de la Stratégie Nationale d’Équité et d’Égalité de Genre (SNEEG) en collaboration avec la Direction de l’équité et l’égalité de genre (Deeg) et le Programme d’appui à la stratégie d’équité et d’égalité de genre (Pasneg). Dans ce collectif, l’on peut citer Aboubacar Demba Cissokho, Journaliste, Absa Faty Kane (Consultante) Adja Aminata NDOUR, (féministe radicale et professeure de mathématiques), Agathe Alwaly Mbaye, (relations internationales et études africaines, engagée dans la lutte pour les droits des femmes) ou encore Aicha Rassoul SENE (Présidente de Yewi Association (pour les droits des femmes et des filles)
MOMAR CISSE