Le nouveau gouvernement d’Ousmane Sonko, premier Ministre est attendu depuis avant-hier. Un retard dû au fait que le choix n’est pas donné d’avance. A deux niveaux au moins : la taille et le profil de ceux qui occuperont les postes. Ainsi, le duo Diomaye-Sonko doit prendre conscience du fait qu’il est attendu au niveau du casting qui sera mis en place. Beaucoup de sénégalais attendent de connaître le profil des hommes et des femmes qui seront choisis pour se faire une idée du degré de rupture ainsi amorcée.
D’abord au niveau de la taille : Il sera important que la taille du nouveau gouvernement ne soit raisonnable. Pour faire fonctionner l’Etat, point besoin d’une équipe ministérielle pléthorique comme on a pu le constater dans les gouvernements antérieurs.
L’impression qui se dégageait est que l’on cherchait plus des postes pour des personnes que des personnes pour des postes. C’est cette tendance qu’il faudra inverser. Ici, les postes doivent être clairement définis selon une répartition des fonctions lesquelles cadrent avec des missions précises qui sont certes complémentaires mais distinctes.
Le saucissonnage des ministères est une opération destinée à caser des partisans et des alliés. C’est cela qui doit cesser.
Les politiques publiques sont réparties selon des domaines d’activités précises et générales bien identifiées comme la diplomatie, l’Economie, la culture, le sport, la communication, les Finances, l’Education, etc. Point besoin de créer des ministres à la pelle. Les Directions et services se chargeront du reste.
Ensuite, le profil des hommes et des femmes : Ils doivent bien sûr répondre au profil de l’emploi. Les sénégalais ont besoin de nouvelles têtes, de technocrates, de sachants et de spécialistes aux commandes. Plus de partage de cadeaux entre membres d’une même coalition. Plus de récompense de proches, de passe-droits, de clientélisme politique, etc. Là-dessus, la rupture doit être nette.
Ces personnes doivent être loyales, fidèles et honnêtes. Elles doivent se mettre exclusivement au service de leur pays sans avoir besoin de développer le réflexe d’un quelconque enrichissement personnel.
Et en plus de la taille et du profil des ministres, il faudra travailler à mettre en place un nouveau système de management public en s’inspirant largement du privé. Pour cela, le culte du résultat doit être la finalité, à tous les niveaux. Bien sûr, cela ne saurait prospérer s’il n’y a pas un excellent Bureau d’organisation et de méthode. Ce BOM qui existait bien avant doit servir de laboratoire d’expérimentation de la mise en œuvre de toute nouvelle stratégie d’action en la matière. Car, il faudra aussi faire attention au pilotage à vue et aux tâtonnements.
Assane Samb