Le candidat Bassirou Diomaye Faye est arrivé largement en tête de la présidentielle à la suite du scrutin de ce 24 mars. Ces résultats ont été observés dans beaucoup de bureaux de vote. Les autres candidats ont pêché par une carence en matière de voix perdant, pour la plupart, leurs cautions. Reste maintenant à savoir si le candidat Diomaye va gagner au premier tour. A défaut, il faudra organiser un second tour avec le candidat de la majorité Amadou Bâ. Mais, pour le moment, il faudra se féliciter de l’avancée démocratique notée et surtout de la maturité du peuple sénégalais.
En effet, les sénégalais ont généralement voté dans le calme, la sérénité, la maturité et la résilience. La paix a régné partout dans le pays sauf quelques rares exceptions comme à Djida Thiaroye Kao. Après beaucoup d’atermoiements liés au report de la présidentielle, le Sénégal a su rebondir pour organiser des élections qui offrent les caractéristiques d’une transparence et d’une certaine inclusivité malgré l’injustice qui a frappé Karim Wade. L’admi- nistration électorale, territoriale, les forces de défense et de sécurité et les populations ont joué, chacune, leur partition. L’élection a été bien organisée, les institutions ont bien fonctionné dans l’en- semble. Une grande satisfaction anime beaucoup de sénégalais.
L’avancée nette de Diomaye à l’intérieur du pays et au niveau de la diaspora s’explique par le fait que les sénégalais attendent une nette rupture par rapport aux politiques en vogue. Il s’agit d’améliorer la gestion des affaires publiques, de limiter d’une façon drastique la corruption, de revoir les priorités notamment liées au renforcement du secteur primaire, d’améliorer la prise en charge sanitaire, l’éducation, de favoriser l’employabilité et surtout de lutter contre la vie chère. La priorité est également pour les nouvelles autorités de revoir la gouvernance surtout de réduire les pouvoirs de l’Exécutif, de renforcer les autres pouvoirs comme le Législatif et surtout le Judiciaire. Ce sont ces politiques fondamentales qui sont attendues des autorités qui vont gagner les élections.
Bien sûr, le contexte est tel que les gouvernants n’ont pas toujours les coudées franches par rapport à la détérioration des termes de l’échange, à la guerre au niveau de l’Ukraine, à l’inflation et la dévaluation monétaire. Il faudra cependant rester prudent par rapport aux ruptures notamment pour ce qui concerne la monnaie. Les nouvelles autorités devront également travailler à l’unité nationale, à l’intégration, à la lutte contre les déséquilibres sociaux, etc. Il s’agira également de lutter contre les discriminations sociales, le clientélisme, les passe-droits et toutes les formes de corruption.
Voilà grosso modo les défis qui attendent les nouvelles autorités dans un Sénégal où tout est priorité. En tout état de cause, les citoyens sénégalais méritent beaucoup plus d’égards et de considérations de la part de leaders politiques à qui ils n’hésitent pas de confier leur destin. Il faudra désormais que ces derniers sachent renvoyer l’ascenseur sans verser dans l’arrogance.
Assane Samb