« Gagner la confiance de la masse silencieuse des sans parti pour espérer gagner une présidentielle. » Cette déclaration est de Mamadou Sy Albert analyste politique. Après une semaine de campagne, les candidats sont sur la dernière ligne droite. Pour l’analyste, il faut convaincre la masse silencieuse c’est un atout. D’où les grands électeurs.
Les paris sont ouverts. Il reste encore une semaine pour convaincre les sans parti et les indécis. Car depuis quelques jours ils sillonnent les régions et les grandes artères d’autres restent dans la capitale et les périphéries. Et la première semaine de la campagne présidentielle 2024 est derrière les 19 candidats en lice. Mamadou Sy Albert a jeté un bref regard rétrospectif et relève un écart relativement important entre les prétendants portés par les appareils politiques que sont les partis et coalitions et les candidats dépourvus de parti traditionnel.
A ce titre note M. Sy Albert « il suffit simplement de se référer aux quotidiens nationaux et aux différents supports de communication sociale pour se rendre compte des effets d’entraînement des appareils politiques présents dans les quatorze régions du Sénégal et à l’étranger. Benno Bokk Yaakaar, la Coalition Diomaye Président, les coalitions de Mamadou Aliou Dia, de Khalifa Sall, Dethié Fall, Idrissa Seck et de Boubacar Camara figurent entre autres, parmi les plus visibles sur le terrain, dans les espaces médiatiques et publics. » Il révèle que les écarts entre les deux profils de candidats se mesurent par les capacités des appareils structurés du sommet à la base à mobiliser les électeurs potentiels, et les populations adultes. Et que la puissance de frappe de tels appareils explique l’envergure des meetings, les impacts des caravanes et des visites de proximité.
« Évidemment, la capacité de mobilisation et d’influence médiatique ne signifie point en pleine campagne l’adhésion effective des électeurs. C’est un pas qu’il ne faudrait point franchir. Il n’y a pas d’automaticité entre la mobilisation et le choix électoral final de l’électeur », a-t-il ajouté. Les candidats ne disposant pas d’appareil politique opèrent simplement différemment que les appareils politiques traditionnels plus expérimentés en matière électorale. Ils misent plutôt la pédagogie du corps à corps et les temps d’antennes des candidats. Ils utilisent ainsi au maximum le bouche à oreille, les médias de proximité, la caravane ciblant des secteurs importants par leur potentiel électoral et la réceptivité au nouveau discours des candidats.
Estimant que « dans ces conditions, le meeting des candidats sans appareil et les caravanes obéissent à une rationalisation de l’usage des moyens humains et financiers. Les stratégies des appareils politiques suffisamment expérimentés en matière électorale et les modes opératoires des candidats sans appareil sont naturellement différentes. » Ainsi, la question majeure réside dans l’efficacité et le coût des stratégies de communication et d’occupation de l’espace public. Il s’agit pour tout candidat de faire passer son programme électoral, de susciter la confiance et de faire adhérer au choix du candidat le plus grand nombre des électeurs sans parti.
MOMAR CISSE