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Reprise du processus élection : Macky et le PDS en phase

Nous vivons depuis quelques semaines, une situation inédite où le processus électoral est en cours alors que des leaders politiques s’activent pour son annulation. C’est d’ailleurs un pari fou pour certains. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) mène, depuis quelques temps, un combat acharné pour que son candidat Karim Wade participe à l’élection présidentielle. Et les libéraux, dans un communiqué rendu public hier, ne comprennent pas la léthargie des forces vives de la Nation et même de la presse face à ce qu’ils présentent comme des preuves évidentes de corruption contre des membres du Conseil constitutionnel.

Le parti libéral affirme même que des audios circulent et que, manifestement, cette institution n’est plus apte à gérer le processus électoral. Il s’y ajoute le fait que le président de la République, si l’on en croit certaines sources, aurait aussi invoqué cet audio lors du secrétariat exécutif national de son parti tenu ce mercredi. Comme le Pds, il se serait pris au Conseil constitutionnel, aurait même appelé son président quand les dernières décisions du dialogue national avaient été rejetées.

Tout ceci, si c’était confirmé, en dirait long sur le fait que Macky est en phase avec le Pds et avec les candidats dits spoliés. Et que leur souhait à tous est d’aboutir à l’annulation du processus électoral en cours et à sa reprise totale.

Une situation qui pourrait avoir des ramifications avec la loi d’amnistie et le fait qu’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye vont être libérés prochainement, selon plusieurs sources. Car, il n’est pas exclu que lors des médiations et autres tractations entre politiciens, l’idée de cette reprise du processus puisse être invoquée. Car, elle sera alors profitable à Ousmane Sonko pour sa participation aux futures échéances électorales. En tout état de cause, le Pds n’en démorde pas. Le parti libéral semble être sûr de son bon droit et s’inscrit dans une dynamique de bataille. C’est dire qu’aujourd’hui, le processus électoral ne se poursuit que parce que le Conseil constitutionnel le veut.

Bien sûr, la haute juridiction a le soutien d’une bonne partie de l’opinion, des partis politiques de l’opposition et de la société civile. C’est pourquoi, la décision de la Cour suprême de ce vendredi est très attendue. Elle sera en audience publique à la demande non seulement du Pds mais aussi des candidats dits spoliés. Nous saurons alors quel sera le camp qui va remporter la bataille. Celle favorable à la reprise ou celle qui est la poursuite du processus électoral ? Mais au-delà de ces deux camps, c’est la crédibilité de notre système démocratique qui est en jeu.

L’article 103 de la Constitution est clair sur le fait que toute prorogation du mandat du président de la République est impossible au-delà du 02 avril. Et cette même constitution ne permet à aucune autre institution de remettre en cause les décisions du Conseil constitutionnel en matière électorale. Dans ces conditions, même si nous comprenons le combat du Pds et la justesse de sa cause, nous ne voyons pas par quel subterfuge juridique, il sera possible de remettre en cause un processus électoral dont la tenue a justement été voulue par le Conseil constitutionnel. 


Assane Samb

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