Le Président Sall a évoqué, lors du dialogue ouvert ce lundi à Diamnadio, le dépôt sur la table de l’Assemblée nationale, dès ce lundi, d’une loi d’amnistie qui concerne les troubles de mars 2021 mais également de juin 2023. Cela va bien sûr permettre de libérer les détenus qui restent dans les prisons et qui sont qualifiés par certains de « détenus politiques « .
Un vent de décrispation est toujours la bienvenue. Mais, cette loi d’amnistie va poser un véritable problème. Car, il fut un moment, les autorités publiques au premier rang desquels le Procureur de la République, avaient mis sur la table l’existence de forces occultes, de forces spéciales et de Commandos dont l’objectif est justement de remettre en question la stabilité de l’Etat et la sécurité publique.
Aujourd’hui, l’opinion n’est pas encore édifiée sur les tenants et aboutissants de ces affaires. Or, dans une République digne de ce nom, des faits graves liés à des entreprises de terrorisme ou assimilées ne sauraient être amnistiés.
En clair, il faut faire la part des choses et éviter de mettre en place une loi d’amnistie qui efface tout sans situer vraiment les responsabilité. Donc, de deux choses l’une: Soit ces accusations dont il s’agit n’étaient fondées sur rien de solide, soit il y avait des faisceaux d’indices graves et concordants justifiant les accusations dont on a fait référence. Or, dans ce cas, ce serait très grave car la justice ne saurait servir d’instrument au service d’hommes politiques contre leurs adversaires. Et si c’était le cas, le peuple est de droit de savoir.
En tout état de cause, la loi d’amnistie ne saurait être un mode pour effacer tout ce qui s’est passé car il y a eu la mort de dizaines de personnes notamment des jeunes. Or, ces disparitions ne sauraient être mises sous perte et profit.
En clair, il faudra clarifier les choses avant d’effacer les faits. Autrement, ce serait une grave fuite en avant. Un aveu grave de la part des initiateurs de cette loi d’amnistie qu’ils étaient dans les manœuvres politiques et qu’ils ont quelque chose à se reprocher.
En clair, cette loi d’amnistie est pour le moment inopportune car on en a pas forcément besoin pour libérer des détenus.
Assane Samb