À travers une déclaration publiée ce dimanche, Alioune Tine a invité le président Macky Sall à éviter le « ratage de la passation du rituel du relais présidentiel ». Le défenseur des droits humains estime que la passation du pouvoir au mois d’avril est un « héritage et une discontinuité politique » que Macky Sall ne doit pas rater et tacle, dans la foulée, une certaine classe politique qui, selon lui, est « attachée » à des intérêts partisans.
C’est un énième appel lancé par Alioune Tine pour demander au président de la République d’organiser l’élection présidentielle avant la fin de son mandat. Il appelle Macky Sall à ne pas dépasser ce délai, au risque de rater un héritage politique légué par ses prédécesseurs. «Il faut éviter le ratage de la passation du rituel du relais présidentiel. C’est un héritage précieux. Un héritage et une discontinuité politique qui consacrent la force et la durabilité de la République», a-t-il publié sur son compte X.
Evoquant le dialogue, il considère que la date du scrutin ne doit pas dépasser le mois de mars. Cependant, Alioune Tine soutient qu’il faut, par principe, « dissocier les résultats du dialogue d’une obligation légale et constitutionnelle de fixer la date de l’élection présidentielle ». En revanche, le fondateur du Think Thank Africajom Center estime qu’il faut connecter et lier la nécessité de fixer la date de l’élection présidentielle de l’obligation de passer le relais présidentiel.
Poursuivant ses explications, Alioune Tine indique que la passation du pouvoir est un rituel dont le moment consacre le pouvoir suprême du peuple. À ce propos, il soutient que cette souveraineté absolue du peuple a été différée de « façon brutale et arbitraire ». Il s’agit, selon lui, d’une « transgression » vécue comme un deuil électoral ce dimanche 25 février. A cet effet, le défenseur des droits humains mentionne que cet acte « affecte la légitimité de l’Institution Présidentielle et porte atteinte à l’autorité et à la légitimité de celui qui incarne la fonction ». Mais, pour Alioune Tine toute cette crise est due aux « perversions » d’une majorité politique attachée à des intérêts partisans, particuliers au point de sous-estimer l’intérêt commun et d’oublier ce que nous partageons et ce qu’aucun individu ou groupe ne doit mettre la main dessus.
Sur ce registre, le membre de la société civile souligne le caractère « véreux » d’une certaine majorité politique qui, d’après lui, est souvent prête à soutenir les transgressions de la loi, des principes et des valeurs. Pour finir, Alioune Tine invite Macky Sall à terminer son mandat avec dignité « il faut désormais franchir la dernière marche du pouvoir avec dignité et avec succès », a-t-il conclu.
EL HADJI MODY