Les frictions entre le parti au pouvoir et l’opposition ont créé un climat de tension perpétuelle. Pour bon nombre de Sénégalais, c’est un véritable cauchemar politique, accentué par l’affaire Ousmane Sonko, ayant entraîné la perte de nombreuses vies humaines. Ce qui inquiète le plus, c’est le manque d’enquête judiciaire approfondie face à ces décès, dans un pays censé respecter l’État de droit.
L’intervention de l’avocat français Juan Branco lors d’une conférence de presse a fait émerger des éléments cruciaux. Branco a exposé une plainte massive de 170 pages déposée en France, pointant des crimes allégués contre l’humanité.
Une action juridique d’une telle ampleur pourrait avoir des conséquences dévastatrices. Cette crise politique prend une dimension internationale, avec des accusations de « crimes contre l’humanité » visant le président Macky Sall, liées aux troubles les plus graves qu’a connus le pays depuis des années.
Le Sénégal est engagé à respecter ses obligations internationales, dont celles prohibant la torture et l’usage d’armes à feu contre des manifestants innocents. Pourtant, les allégations pointent du doigt une violation systématique de ces engagements par le gouvernement sénégalais. Cette démarche juridique, s’appuyant sur des instances nationales et internationales, vise à rappeler à tous que personne n’est intouchable devant la loi. Néanmoins, pour les partisans de Macky Sall, certains principes restent indéfectibles.
On peut légitimement s’interroger sur le soutien apporté par les membres du Pastef à un de leurs leaders qui rejette l’autorité judiciaire et refuse de comparaître devant un tribunal. Ce refus de coopérer survient alors que le pays pleure ses morts, majoritairement des victimes d’appels à l’insurrection.
Les répercussions de ces accusations pourraient avoir un impact majeur sur les carrières des personnes concernées, comme observé pour d’autres dirigeants africains tels que Laurent Gbagbo ou Hussein Habré. La décision de la CPI quant à l’acceptation de cette demande d’enquête promet d’être un moment critique.
Article opinion écrit par la contributrice : Soukèye Fall