La société sénégalaise de chirurgie pédiatrique tient le 9e congrès de la société africaine de chirurgie pédiatrique qui est couplé au 3e congrès de la société sénégalaise de chirurgie pédiatrique. Un conclave qui permet aux acteurs de se pencher sur le déficit de spécialités, le plateau technique et le financement .
Le congrès de la société africaine de chirurgie pédiatrique a pour thèmes : « Complications en chirurgie pédiatrique, les malformations urogénitales, et les tumeurs pédiatriques ». Pour leur secrétaire général, Pr Pape Alassane Mbaye, cette rencontre regroupe plusieurs participants venant de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe. «Les thèmes choisis cette année sont les complications en chirurgie, les malformations urogénitales et les cancers de l’enfant. Il s’agira de dégager les problématiques de la prise en charge de ces affections et au sortir de cette rencontre proposer des recommandations et communication qui seront utiles pour la prise en charge de ces enfants », dit-il. Il renseigne que ces thèmes choisis sont responsables de mortalité et de complications. « Les protocoles de prise en charge seront revus et adaptés afin de diminuer la morbidité et la mortalité liées à ces affections », soutient-il.
Et de renchérir: «La chirurgie pédiatrique est une spécialité qui est très jeune et il n y a pas assez de chirurgiens. Nous sommes en train de faire un travail considérable pour mailler le territoire national en chirurgie pédiatrique et actuellement sur les 14 régions il n y a que deux qui n’ont pas encore de chirurgiens pédiatriques. Nous allons tout faire pour que l’ensemble du Sénégal puisse avoir un spécialiste d’autant plus qu’on est une population jeune. De son avis, le manque de chirurgiens pédiatrique impacte sur la prise en charge. «Normalement, il faut un chirurgien pédiatrique pour 400 enfants et là le gap est encore grand. Même à Dakar au sein de nos services, nous sommes en déficit de personnel. Il y a des chirurgiens pédiatriques en formation et d’ici quelques années, nous allons atteindre cet objectif.
Les besoins seront réinitialisés au besoin de ces enfants avec les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle et l’avènement de la chirurgie mini-invasive, plusieurs indications commencent à être modernisées jusqu’à ce que l’on ait moins de complications lorsque l’on fait des soins chez les enfants », rassure-t-il. Le président de la société sénégalaise de chirurgie pédiatrique, professeur Gabrielle Ngom dira que les complications sont la hantise du chirurgien après l’acte. « Les gestions peuvent être difficiles. Des solutions seront trouvées pour les prévenir d’abord et ensuite les traiter au mieux, elles surviennent», laisse-t-il entendre. Il renseigne que quant aux malformations urogénitales et tumeurs pédiatriques, la prise en charge est complexe et fait intervenir souvent en dehors des chirurgiens pédiatres, des spécialistes d’autres domaines du fait de leur précarité rendant inaccessibles et coûteux. « Il s’y ajoute l’œil stigmatisant de la société vis-à-vis des enfants présentant ces pathologies ce qui en rajoute à leur souffrance », regrette-t-il.
« La question des ressources humaines, le plateau technique et le financement restent des défis à relever»
Pour le secrétaire général du ministère de la santé et de l’action sociale, Pr Habib Ndiaye, la chirurgie pédiatrique, est une spécialité essentielle de la chirurgie qui s’intéresse au dépistage, au diagnostic, au traitement et à la prévention des affections chirurgicales pédiatriques par conséquent incontournable pour tendre à la couverture sanitaire universelle. «Malgré tous ces efforts importants, force est aussi de constater qu’il y a encore des gaps dans la satisfaction de la demande. En effet, le développement de la chirurgie pédiatrique dans les pays en voie de développement représentant plus de 5 milliards d’habitants est fortement entravé par la question des ressources humaines, le plateau technique et le financement.
Le fossé s’agrandit entre le Nord et le Sud. La pratique de la chirurgie moderne pédiatrique sans accès facile aux blocs opératoires dédiés, à l’anesthésie-réanimation pédiatrique, à la coelioscopie, aux couveuses, à l’IRM, est difficile. Ces moyens sont coûteux et souvent inaccessibles pour la plupart de nos populations », dit-il. Il y ajoute la faiblesse du plateau technique surtout dans le domaine de la chirurgie mini-invasive et également au niveau déconcentré. « Outre le faible pouvoir d’achat, l’accès à certaines techniques courantes est limité aussi par les aléas organisationnels, rupture de stock, maintenance, indisponibilité de certains équipement », fait-il noter.
NGOYA NDIAYE