La fermeture de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar commence à durer et à perdurer. Depuis les émeutes du mois de juin, aucune avancée à ce propos n’a été notée.
L’Ucad reste ferme. Même si par ailleurs, des facultés et instituts tentent d’organiser des cours en ligne. Mais, ce qui est sûr, c’est que les enseignements sont pour la plupart à l’arrêt depuis cette époque. Et les étudiants sont rentrés chez eux. Beaucoup se tournent les pouces et restent désemparés.
Bien sûr, nous savons tous que ce temple du savoir avait été attaqué et saccagé d’une façon inédite, à cet effet. Des bibliothèques brûlées, des bureaux saccagés, des vitrines cassées, un scénario apocalyptique. Donc, les autorités avaient réagi par une fermeture qui pouvait aisément se comprendre même si des enseignements pouvaient se poursuivre dans certains facultés et instituts. Mais, aujourd’hui, les choses devraient rentrer dans l’ordre. Mais, que nenni. Il n’y a pas encore de cours en présentiel, ce que les enseignants ont du mal à comprendre et à accepter.
Le SAES monte souvent d’ailleurs au créneau pour dénoncer cet état de fait. Et le président de la République, ce mardi, est revenu sur la question pour dire que ‘’l’Université n’est pas un espace de gladiateurs’’. Et à juste titre. Cependant, les cours doivent reprendre. Mais, il y a un contexte politique qui n’est pas favorable à la réouverture du campus. La présidentielle, c’est en février prochain et tout le monde sait que les étudiants constituent souvent le creuset de toutes les contestations souvent en intelligence avec l’opposition et la Société civile. Et beaucoup soupçonnent que c’est justement pour cette raison que l’ouverture du campus social, condition sine qua none de celle des amphithéâtres, n’est pas encore effective.
Les autorités avancent des raisons techniques liées à la sécurisation de l’espace et de changement des paradigmes de vie dans le campus. Mais, nous pensons que le contexte politique y est également pour quelque chose dans cet état de fait.
En tout état de cause, les sénégalais se posent avec acuité la question relative à la date d’ouverture du campus et des amphi.
Aujourd’hui, tout le monde sait que les enseignements de 2023 n’ont pas été achevés pour nombre d’enseignants. Et s’il faut commencer tardivement cette année comme ce sera forcément le cas, la qualité va en pâtir. Il urge alors de prendre toutes les dispositions pour que les cours puissent reprendre à l’Ucad et dans toutes universités.
Pour ce faire, il faudra prendre toutes les dispositions techniques nécessaires. Mais, pas que. Il urge aussi de sensibiliser davantage les étudiants et leurs parents sur les risques que les apprenants encourent en cas d’activités contraires au règlement intérieur de l’institution.
Et si des réformes des textes s’imposent, il ne faudrait pas hésiter à le faire. Mais l’essentiel est de tout faire en tenant compte de l’impératif d’urgence. Car, c’est bientôt la fin de l’année.
Assane Samb