La Corée du Nord vient de lancer et mettre en orbite un satellite espion militaire. Il serait pratiquement opérationnel. La fusée est passée au-dessus du Japon et a mis le pays en alerte.Parmi les satellites placés en orbite autour de la Terre, plusieurs centaines seraient des satellites espions et ce n’est pas de la science-fiction. Leur mission est de nature militaire, ils sont des vecteurs à vocation stratégique.
Mardi soir, les Japonais ont pu voir ce qu’ils considéraient comme un missile nord-coréen passer au-dessus de leur archipel. Il n’en était rien, puisque la Corée du Nord vient de déclarer qu’elle avait réussi à mettre en orbite, le Malligyong-1, son premier satellite espion militaire. Il devrait commencer officiellement sa mission de reconnaissance à partir du 1er décembre après une période de réglages.
C’est la troisième fois cette année que le pays tente de mettre en orbite un satellite espion. Par ailleurs, le pays a déjà tenté sept lancements depuis 25 ans et deux satellites sont déjà en orbite. Il reste difficile de savoir si ce lancement est un succès et si le satellite est véritablement entré en orbite. Ce satellite est censé permettre de renforcer les capacités d’autodéfense du pays qui prévoit d’en lancer d’autres prochainement. L’agence de presse de Corée du Nord a indiqué que Kim Jong-un a pu visionner des images d’installations militaires américaines de l’île de Guam dans le Pacifique.
Ce territoire est la principale menace pointée par la Corée du Nord. Une annonce qui fait douter les experts, tant il reste difficile de savoir si les technologies embarquées sont performantes puisque la marge de manœuvre du pays reste très limitée pour se fournir en composants de pointe.
Une alerte au Japon
Mais même si les capacités sont relativement basiques, le satellite pourra donner des renseignements en temps réel sur les mouvements et installations militaires dans toute la région et c’est un grand changement pour la Corée du Nord dont les sources de renseignement étaient jusque-là limitées.
Ce lancement a engendré des conséquences diplomatiques avec le voisin du Sud, puisqu’il a conduit le gouvernement sud-coréen à suspendre partiellement un accord militaire intercoréen visant à réduire les tensions, signé en 2018.
Des opérations de surveillance par drone le long de la frontière vont également être menées.
Pour les Coréens du Sud, ce lancement est le résultat direct de l’aide de la Russie après la fourniture d’armes à Moscou par Pyongyang. De son côté, le Japon a déclaré que ce lancement avait mis en danger la sécurité des avions et des populations.
Le premier étage de la fusée est tombé en mer de Chine orientale, à environ 350 kilomètres à l’ouest de la péninsule coréenne. Un second étage est passé entre l’île d’Okinawa et l’île de Miyako, ce qui a déclenché une alerte aérienne puisque la fusée ne diffère pas d’un missile balistique.