Hier mercredi, ce fut au tour de Moussa Baldé, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation d’être «auditionné» par les parlementaires de la 14ème législature. Ceci rentre dans le cadre de l’examen du budget alloué à ce département stratégique pour l’année 2024. Ainsi, les interpellations de part et d’autres ont abouti à un diagnostic d’un système d’enseignement mal en point.
L’honorable Oumar Sy a abordé quelques questions liées notamment à la floraison des établissements d’enseignement privé au Sénégal. De son avis, à chaque coin de rue, on voit les étudiants avec leurs uniformes et l’on se pose la question finalement : «est-ce que l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (ANAQ-Sup) a fait un audit de tous ces établissements-là ?» C’est une manière pour lui de savoir ceux qui sont en règle et détiennent des agréments.
Et d’ajouter : «le fait d’inscrire son fils ou sa fille dans ces établissements, en leur payant leurs mensualités jusqu’en Master et au finish, la validation du diplôme pose problème. Je crois que c’est de la responsabilité de l’Etat de faire en sorte qu’on sache les écoles qui disposent d’accréditation». Dans le même ordre d’idées, le député laisse entendre que les ENO (Espace numérique ouvert) sont des lieux de vie pour les étudiants. Selon lui, les gens ont tendance à dire que certains d’entre eux ne sont pas totalement achevés, et même ceux qui sont fonctionnels on y note le problème de l’incapacité d’accueil. «Tout le monde en parle, je considère que les ENO doivent permettre le sentiment d’appartenir à la communauté estudiantine. Mais, malheureusement les étudiants n’y vont pas, étant donné que la capacité d’accueil n’est pas très commode, ils préfèrent rester à la maison et se connecter. Je crois même que certains parents sont pessimistes quant à la réussite de leurs enfants, dès qu’ils sont orientés vers ces universités-là, c’est la désillusion et j’en connais beaucoup», fulmine-t-il.
D’autre part, le parlementaire a évoqué le problème que suscite ce type d’enseignement à distance, selon lui, l’Etat doit communiquer davantage. «Malheureusement vous faites des résultats alors qu’on ignore ce système d’enseignement, les parents sont surpris de voir leurs enfants à la maison, ils considèrent que l’enseignement c’est au niveau des salles de cours et des amphithéâtres», a souligné Oumar Sy. L’autre chose aussi c’est la qualité des ordinateurs donnés aux étudiants, ils sont basiques et ne permettent pas d’avoir certains logiciels d’après l’honorable député. Il déclare : «Est-ce que ce ne serait pas mieux qu’on aille vers la possibilité de pouvoir monter les ordinateurs à Dakar et prendre en compte les spécifications techniques dont l’Université numérique a besoin.
L’Etat doit faire un effort là-dessus afin de mettre ces ordinateurs à la disposition des étudiant à temps Je crois que le fait que ça soit centralisé au niveau du ministère pose un énorme problème, il doit y avoir une possibilité de décentraliser aux ENO pour les gérer».
Par ailleurs, le député Oumar Sy est revenu sur le problème lié à l’internet, aussi bien au niveau des ENO que dans l’Université virtuelle de Diamniadio. «Je pense qu’on doit renforcer la capacité de connexion parce que j’ai vraiment envie de savoir comment sécuriser les ressources utilisées par ces universités. C’est vrai qu’on a un Data Center mais j’ignore quel type de collaboration existe-t-elle ne serait-ce que pour sécuriser ces ressources-là», dira-t-il. Enfin, le président de la commission du budget sur revue, Oumar Sy a demandé si le Conseil d’administration de l’université polytechnique de Thiès a été installé et a également interpellé la direction générale des bourses pour dire que la commission est toujours à l’écoute.
Mamadou Sow