Pour renforcer l’autonomie et la dignité des victimes de violences basées sur le genre (VBG), l’association Genji Hip-Hop mise sur l’approche centrée sur les survivantes. Elle invite les victimes à chercher un soutien professionnel, tels que les travailleurs sociaux, les psychologues pour bénéficier d’une prise en charge adéquate.
L’association Genji Hip-Hop promeut l’approche centrée sur la survivante dans l’accueil et la prise en charge des victimes de VBG au Sénégal. Selon la présidente, Wasso Tounkara, c’est une méthode qui vise à renforcer l’autonomie et la dignité des victimes de VBG, en donnant la priorité à leurs droits, leurs besoins et leurs souhait. « C’est une démarche qui offre des services adaptés à leur âge, leur genre, leur contexte et leur expérience, tels que des soins de santé, un soutien psychosocial, une protection juridique et une sécurité.
C’est une attitude qui consiste à les respecter, les écouter, les informer, les protéger et à les accompagner, sans les juger, les discriminer ou les culpabiliser. C’est un principe qui repose sur le consentement éclairé, la confidentialité, la non-discrimination et la non-nuisance des victimes de VBG, dit-elle. Concernant la santé reproductive, la présidente de l’association Genji Hip-Hop soutient que le Sénégal connaît des défis spécifiques en matière d’éducation à la santé reproductive, où traditionnellement, les informations étaient transmises par les aînées de la famille. «Cependant, ce système traditionnel a ses limites et ne répond plus aux besoins contemporains, laissant beaucoup de jeunes adolescents sans ressources adéquates pour comprendre les changements physiques, biologiques, psychologiques et sociaux, ainsi que leurs droits. et sociaux, ainsi que leurs droits .
L’accès à l’information fiable sur la santé reproductive reste un enjeu crucial », fait-elle savoir. Et de poursuivre: «Notre projet « SAJS / VBG- sensibilisation et accompagnement des jeunes sur la santé reproductive et les violences basées sur le genre » vise à combler ce vide informatif pour ces jeunes potentiellement exposées à des risques de VBG ». Elle indique que Gënji hiphop s’appuie sur l’art hip-hop et les connaissances produites par le projet HIRA (Informer, accueillir, héberger et resocialiser »), qui aborde les défis sociaux et politiques liés à la santé reproductive des adolescentes victimes de violences sexistes au Sénégal. Ledit projet est composé d’une campagne de sensibilisation à grande échelle utilisant divers moyens artistiques, incluant la production d’un single, d’un clip vidéo, la création d’une fresque murale, l’organisation d’ateliers d’écriture et de danse, ainsi que la production et la diffusion de spots vidéo éducatifs. « Cette campagne locale et itinérante se déroule sur 36 mois dans trois régions du Sénégal à savoir Ziguinchor, Saint-Louis et Dakar. Elle cible les jeunes adolescents dans les écoles et les espaces dédiés aux discussions, ainsi qu’en ligne, en exploitant la présence digitale croissante des jeunes Sénégalaises », renseigne-t-elle.
Face au tabou, Wasso Tounkara reste convaincue que l’accès à des informations vérifiées est essentiel pour élever la conscience collective parmi les adolescents. « En les dotant des connaissances nécessaires, nous cherchons à les équiper pour comprendre pleinement les implications de ces questions telles que viol, l’inceste, la pédophilie, les VBG et la santé reproductive des adolescents, souvent évitées. L’objectif est de créer un environnement où les adolescents se sentent à l’aise pour discuter de ces sujets tabous, favorisant ainsi des conversations ouvertes et constructives », dit-elle. Elle soutient qu’en plus d’encourager la dénonciation et de clarifier les valeurs fondamentales, Gënji hiphop s’efforce également d’adopter des moyens artistiques, tels que la production d’un single, d’un clip vidéo, la création d’une fresque murale, et l’organisation d’ateliers d’écriture et de danse. Ces initiatives artistiques visent à renforcer l’impact éducatif en utilisant des méthodes créatives pour aborder ces questions capitales. « L’encouragement à la dénonciation, la clarification des valeurs et l’utilisation de moyens artistiques, Gënji hiphop aspire à contribuer significativement à la création d’une société plus informée et engagée sur des questions aussi capitales que le viol, l’inceste, la pédophilie, les VBG et la santé reproductive des adolescents », informe-elle. La présidente de l’association Genji Hip-Hop invite les victimes à chercher un soutien professionnel tels que les travailleurs sociaux, les psychologues pour bénéficier d’une prise en charge adéquate.
NGOYA NDIAYE