La réflexion a longtemps été entamée au sein du Pastef. C’est finalement Bassirou Diomaye Faye qui a été choisi comme le Plan B par l’ex-parti Pastef. Son parrainage va être lancé dès ce lundi et tous les autres qui avaient retiré des fiches comme Guy Marius Sagna et Birame Soulèye Diop, sont priés d’enterrer ce choix et de soutenir Diomaye.
En clair, Sonko a tiré toutes les conséquences des ennuis judiciaires dont il est victime et a fait preuve de réalisme politique. Car, ses chances d’être candidat s’amenuisent de plus en plus notamment depuis que la Cedeao a approuvé la dissolution de son parti. Et avec son incarcération et les autres charges et chefs d’inculpation qui pèsent sur lui, c’est tout son avenir politique qui est compromise.
C’est donc une sage décision, dans ce contexte de choisir un plan B d’autant plus que même s’il avait reçu la fiche de parrainage, ce qui n’est pas gagné d’avance, il pourrait avoir du mal à voir admettre sa candidature devant le Conseil constitutionnel avec sa condamnation par contumace. Cependant, le choix porté sur Bassirou Diomaye Faye peut également poser problème. Car, ce dernier est aussi en détention d’abord pour délit à cause d’un post contre la magistrature et ensuite pour crime car d’autres charges lourdes sont venues se greffer à celles initialement prévues. Et ces nouveaux chefs d’inculpation sont lourdes parce qu’ayant trait à l’atteinte à la sûreté de l’Etat et des actes qui ont un lien avec des activités terroristes.
Or, choisir un tel candidat même s’il ne pèse encore sur lui aucune condamnation, est très risqué. Certes, Diomaye bénéficie encore de la présomption d’innocence, mais jusqu’à quand ? Car, l’élection s’approche mais personne ne connait par ailleurs le calendrier judiciaire.
En tout état de cause, Diomaye, comme Sonko est en détention. Et il lui sera difficile, dans ses conditions, d’interagir avec ses souteneurs. L’administration pénitentiaire veille au grain.
Bien sûr, si jamais il se réclamait du Pastef qui est dissous, sa candidature ne sera jamais acceptée. Mais, la coalition Sonko 2024, n’est qu’un nom dont l’évocation pourrait ne pas être un problème.
Néanmoins, le choix de Diomaye reste risqué pour toutes les raisons invoquées même si, pour le moment, rien ne fait obstacle à sa candidature. Il faut donc saluer ce réalisme politique qui peut également sauver le pays d’éventuels troubles.
Sonko n’a pas fait de sa candidature une exigence incontournable. Une preuve de grandeur et de dépassement qu’il faut saluer. Si donc les autorités s’inscrivaient dans la même élégance républicaine pour ne dresser aucun obstacle à sa candidature, ce serait également une preuve de hauteur et de décrispation.
Un souhait qui n’a cependant rien à voir avec le calendrier judiciaire qui doit se dérouler normalement, sans aucune forme de pression, dans le respect de l’intérêt général, mais aussi des droits de la défense.
Assane Samb