À la suite de son accrochage avec Lala T., Khady N. s’est réfugiée au commissariat de Reubeuss. La commerçante a révélé aux limiers qu’elle s’était rendue sur la Corniche ouest de Dakar en compagnie de son fils de 8 ans et de ses neveux pour profiter de l’air frais.
Sur place, elle s’est chamaillée avec Lala sur l’usage d’une balançoire. Avec l’aide de ses deux sœurs, Lala aurait fait passer un mauvais quart d’heure à Khady qui, pour se défendre, l’a mordue à l’index. Après avoir raconté sa mésaventure, Khady G. a été immédiatement placée en garde à vue. Suite à son inculpation, la mère de quatre enfants a été remise en liberté le 25 septembre dernier.
Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar hier, la prévenue a soutenu qu’elle était en position de légitime défense. « La partie civile et ses sœurs ont déchiré mes habits et tiré mes mèches, alors que je venais de me tresser. J’ai souffert grave. C’est pourquoi j’ai mordu Lala, mais je n’avais pas l’intention d’amputer son doigt », a dit la mère de famille en l’absence de la victime.
Assurant la défense des intérêts de cette dernière, Me Ousseynou Ngom a critiqué la décision de mise en liberté provisoire de la comparante et sa comparution devant le tribunal des flagrants délits. Car, dit-il, sa cliente a subi une amputation de son index.
« Nous sommes dans le cadre d’une infraction criminelle », a pesté la robe noire qui estime que la prévenue a commis un geste extrêmement barbare. « La partie civile est née en 1995, elle n’est pas encore mariée. Elle a une infirmité permanente totale. Même un milliard ne peut réparer le préjudice », a clamé Me Ngom qui a réclamé 10 millions francs, à titre de dédommagement.
La représentante du Ministère public a requis l’application de la loi pénale. De l’avis de Me Mamadou Ciss, la partie civile a essayé de travestir les faits. Le certificat médical a fait état de plaie à l’index. « Il n’y a jamais eu d’amputation », a-t-il écarté. L’avocat a, par ailleurs, soufflé que la prévenue vit dans l’extrême pauvreté. Elle était accompagnée de son enfant pour essayer de lui donner le minimum de bonheur.
Mais, lorsque ce dernier est monté sur l’une des balançoires, on lui a fait savoir que la balançoire est réservée à l’enfant de la partie cvile. Me Ciss a ainsi quémandé la clémence du tribunal tout en soulignant que la riposte est proportionnée à l’attaque injustifiée. Finalement, le juge a condamné la prévenue à trois mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires ayant entraîné 21 jours d’incapacité temporaire de travail. Sur les intérêts civils, Khady G. doit débourser 500.000 francs.