La Mission de l’ONU au Mali a annoncé qu’elle a achevé, samedi, le retrait accéléré de toutes ses troupes et son personnel civil de sa base à Tessalit, exprimant toutefois des inquiétudes quant à la sécurité de son convoi terrestre.
Dans une note à la presse, le bureau du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU a souligné la responsabilité du gouvernement de transition du Mali « à assurer la sûreté et la sécurité des Casques bleus ». Il a invité les autorités « à apporter toute la coopération nécessaire » pour faciliter le retrait de la Mission d’ici le 31 décembre, comme stipulé dans la résolution du Conseil de sécurité adoptée en juin dernier.
« La MINUSMA est pleinement déterminée à respecter le délai imparti », a affirmé l’ONU dans la note publiée dimanche soir au sujet de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali.
Mise en danger de centaines de personnels
Bien que la Mission ait effectué le retrait de son personnel, elle a signalé qu’elle demeure préoccupée quant à la sécurité de son convoi terrestre qui se dirige vers Gao, un trajet de plus de 550 kilomètres.
Le départ de Tessalit marque la première fermeture d’un camp de la MINUSMA dans la région de Kidal au nord du Mali, et la sixième base de la MINUSMA à fermer depuis fin juin, « dans un contexte où la situation sécuritaire se détériore mettant en danger la vie de centaines de personnels civils et en uniforme ».
A l’instar des tirs essuyés par un avion de la MINUSMA lors de son atterrissage à Tessalit la semaine dernière, qui n’ont heureusement fait aucun blessé parmi l’équipage, ni de dommage majeur à l’avion.
Prochain retrait : Aguelhok
La Mission a affirmé qu’elle « s’adapte continuellement à l’évolution de la situation sur le terrain et à toute une série de contraintes logistiques, au-delà de son contrôle, qui sont motivées par l’impératif de la sûreté et de la sécurité de ses soldats de la paix ».
Dans les prochains jours la MINUSMA doit se retirer d’Aguelhok et elle « évalue attentivement » la situation à Kidal en vue d’ajuster le plan de retrait de sa base, « en toute transparence et impartialité, conformément aux principes du maintien de la paix ».
L’ONU appelle toutes les parties « à permettre à la MINUSMA d’accomplir toutes les phases du retrait en toute sécurité et de manière ordonnée d’ici le 31 décembre, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité ».
Destruction d’équipements
« Le retrait accéléré entraîne la destruction d’équipements, tels que des véhicules, des munitions, générateurs et autres biens, qui auraient dû être restitués aux pays contributeurs de troupes ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies, ce qui entraîne des pertes matérielles et financières importantes », a signalé le bureau du porte-parole du Secrétaire général, ajoutant que le Secrétariat de l’ONU a informé le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes de la situation, et le Gouvernement de Mali a été tenu informé tout au long du processus.
Selon l’ONU, ces pertes auraient pu être évitées « si les 200 camions, retenus à Gao depuis le 24 septembre 2023 en raison des restrictions de déplacement, avaient été autorisés à se diriger vers la région de Kidal pour récupérer et transporter l’équipement depuis les trois bases de la MINUSMA ».