Ayip Daffé, le mandataire d’Ousmane Sonko, a déclaré hier qu’il s’est rendu à la Dge aux fins de retirer les fiches de parrainage de son mandant, suite à la décision rendue il y a une semaine, par le président du tribunal d’instance de Ziguinchor. Selon lui, cette démarche reste un précédent dangereux pour ce pays.
Le 12 octobre dernier, la réintégration du leader des «Patriotes» dans le fichier électoral avait été actée par le Tribunal de grande instance de Ziguinchor. D’ailleurs le magistrat a déposé la notification auprès du Préfet. Parti pour récupérer les fiches de parrainages pour son candidat Ousmane Sonko, Ayip Daffé se verra opposer à un refus catégorique de la Dge qui n’a pas voulu les recevoir lui et l’huissier de Justice qui l’accompagnait. Dans tous ses états, il laisse entendre que « cette démarche est injustice et contraire à la loi. Car tous les partis pont récupéré leurs fiches.
Cette radiation était illégale et le juge a ordonné aux services centraux de réintégrer Sonko sur les listes. Nous sommes nous présentés avec le huissier avec toutes les décisions mais en vain. C’est une surprise car on nous a refusé l’entrée. Un policier en faction nous a annoncé et ses supérieurs sont arrivés et nous ont dit qu’ils vont nous annoncer auprès du Directeur général des élections. Mais ce sera sans suite car il n’y a eu aucun motif et cela montre que nous sommes face à un état policier. » Pour Ayip Daffé, cette justice est violée et trainée par une administration dont la Dge et qui refuse d’exécuter une décision de justice. Avec cette démarche de la Dge, il est idoine de s’interroger. Car, « le 26 octobre prochain, ladite juridiction va se pencher sur la condamnation de Sonko face à Mame Mbaye Niang. Et si la Cour suprême confirme le jugement de la Cour d’appel, cela veut dire que son destin politique est hypothéqué. » Si en revanche, la Cour casse la décision, il le relance, parce qu’après, ce sera une Cour d’appel autrement constituée qui va statuer sur l’affaire. Pour être plus clair, ce sont d’autres magistrats qui vont le juger et ça relancera la procédure. Avec ce refus de donner des fiches de parrainage, la Dge chercherait-elle à gagner du terrain ? Tout porte à le croire.
Les avocats de Sonko dénoncent « les agissements de l’état »
Selon les Avocats de Ousmane Sonko, il s’agit là, d’une volonté de l’État du Sénégal de ne pas se conformer aux décisions de justice rendues par les magistrats. « Ce mépris à l’endroit de l’institution judiciaire est conforme à la position de l’agent judiciaire de l’État qui, après le verdict du 12 octobre 2023, avait indiqué dans un communiqué qu’en dépit de cette décision, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales », fustigent les robes noires. Me Ciré Clédor Ly et Cie précisent dans leur communiqué, que même le pourvoi en cassation projeté n’est pas de nature à suspendre l’exécution de la décision de réintégration, en application des articles 36 et 74-2 de la loi Organique portant création de la Cour Suprême.
Et donc, « cette situation est d’une extrême gravité en ce qu’elle sape les fondements de la République et de l’État de droit. » Ainsi, la défense de Sonko, appelle le Président de la République, à faire assurer l’exécution des décisions rendues par les Cours et Tribunaux, tel qu’il l’avait lui-même proclamé à l’occasion de son discours du 04 juillet 2023.» Le collectif de défense appelle aussi l’État du Sénégal à protéger les institutions, au respect de la magistrature et des décisions de justice rendues par les cours et tribunaux.
MOMAR CISSE