Il faut 170 milliards de FCfa pour recapitaliser La Poste. Dans cette perspective, la société a organisé, hier, à Dakar, une table ronde, en partenariat avec La Poste de France, pour mobiliser les partenaires techniques et financiers.
Pour sauver La Poste, au bord de la faillite depuis quelques mois, la nouvelle direction a initié un plan de relance de la société qui prévoit une recapitalisation. Celle-ci est évaluée à 170 milliards de FCfa. La révélation est du Directeur général, Mahamadou Diaïté, qui s’exprimait, hier, lors d’une table ronde organisée à Dakar en collaboration avec La Poste de France et dont l’objectif est de trouver des financements pour cette recapitalisation.
Plusieurs partenaires financiers et techniques de La Poste, telles que le Service économique de l’Ambassade de France, Expertise France, la Caisse des dépôts et consignations, les Ministères sectoriels ou encore Sénégal Numérique, ont pris part à cette table ronde. « Nous sommes dans une situation telle que la recapitalisation de La Poste est indispensable », a déclaré M. Diaïté aux journalistes à l’ouverture de la rencontre. Ce dernier est ensuite longuement revenu sur le Plan stratégique d’expansion (Pse) de La Poste qui comprend trois axes : augmentation et diversification de l’offre de services, la numérisation ainsi que l’amélioration de la gouvernance institutionnelle.
Les projets prévus dans ledit Pse, une vingtaine au total, se chiffrent à une centaine de milliards de FCfa. Alors que La Poste doit au Sénégal 174 milliards de FCfa, « il suffira à l’État de transformer cette créance en apport nouveau. Il n’y aura pas de trésorerie à décaisser et le Groupe La Poste pourra ainsi se recapitaliser », a proposé le Dg. Selon lui, en plus de la maison mère, il faut recapitaliser les filiales. Ainsi, 10 milliards de FCfa au minimum seront pour bancariser PosteFinances. « C’est le minimum réglementaire imposé par l’Uemoa pour créer une banque », a rappelé Mahamadou Diaïté. Cependant, en dehors des financements, il faudra également des ressources humaines de qualité pour sauver La Poste.
« Nous avons présenté, ici, quatre projets qui nécessitent des ressources humaines de qualité. C’est pourquoi il faudra mettre l’accent sur la formation et le renforcement des capacités », a-t-il indiqué. Ces projets nécessitent aussi des moyens techniques importants. Par exemple, l’automatisation du Centre de tri nécessite « un outillage fixe et mobile d’une importance particulière ». M. Diaïté invite, dès lors, le Gouvernement à faire « tout ce qui est possible pour sortir La Poste de cette situation ». Cela, dit-il, en modernisant aussi les services, en dynamisant l’activité et en cherchant des financements.