En marge de la Journée internationale de la fille, la Coalition nationale pour l’abandon du mariage des enfants au Sénégal (Coname) s’y est rassemblée pour lancer un appel vibrant : adopter sans délai le Code de l’Enfant. Un des moments forts de cette rencontre a été la présentation d’un argumentaire religieux plaçant les préceptes religieux en faveur de l’abandon du mariage des enfants.
À l’approche de l’ouverture de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale prévue pour le samedi 14 octobre, la Coname appelle les députés à faire de l’adoption du Code de l’Enfant une priorité législative. La Coname qui regroupe 32 organisations de la société civile, mène un combat depuis 2017 pour mettre fin au mariage des enfants au Sénégal, un enjeu crucial pour l’avenir des filles du pays. Le message est clair, ‘’toutes les traditions, qu’elles soient culturelles ou religieuses, doivent s’unir pour mettre fin à cette pratique dévastatrice’’. Pour la présidente de la Coalition nationale pour l’abandon du mariage.
Ce plaidoyer en faveur du Code de l’Enfant est une étape majeure pour renforcer la protection des droits des enfants, en particulier des filles, et lutter contre les mariages précoces au Sénégal. Pour la présidente de la Coalition nationale pour l’abandon du mariage des enfants au Sénégal (Coname), Marie-Thérèse Sambou, ‘’cette journée de plaidoyer vise à mettre en avant les droits des filles. Elle a plaidé pour le relèvement de l’âge du mariage des filles à 18 ans, en contradiction avec la législation actuelle du Code de la Famille qui autorise le mariage des filles dès l’âge de 16 ans, tandis que les garçons doivent avoir 18 ans’’. C’est dans ce même sillage qu’elle a rappelé également que le Code de l’Enfant est un cadre législatif et juridique essentiel pour mieux protéger les droits des enfants dans tous les domaines.
D’après Les Échos, cela permettrait de légiférer et de renforcer toutes les avancées en matière de protection de l’enfant. Il faut aussi rappeler les résultats alarmants issus de l’Enquête démographique et de santé continue (Edsc) réalisée en 2019, il a été révélé que 30,5 % des femmes âgées de 20 à 24 ans au Sénégal se marient avant l’âge de 15 ans. Une étude plus récente révèle que 31 % des filles sont mariées avant leur 18e anniversaire, et 9 % le sont avant l’âge de 15 ans. Les régions de Tambacounda, Kaffrine, Kolda et Kédougou enregistrent les taux de mariages d’enfants les plus bas, allant de 57 % à 72 %.
MADA NDIAYE