Formation du nouveau gouvernement : Un retard calculé !

Macky est passé champion dans les écrans de fumée. Entendez par là les situations qui sont en fait de faux problèmes, constitués juste dans le souci de noyer d’autres, réellement plus importantes.  Ainsi, depuis son ‘’ni-oui-ni-non’’, il trouve souvent plaisir à entretenir le suspens autour de situations pourtant apparemment maîtrisées comme la désignation d’un successeur à la tête de la coalition Benno Bokk yakaar, le remaniement ou le remaniement du gouvernement, etc. 

La réalité est qu’il n’y a pas de blocage. Pour ceux qui s’impatientent. Avant d’annoncer le remaniement et donc la dissolution du Gouvernement, Macky aurait dû former le nouveau et annoncer sa composition le lendemain ou le surlendemain. Mais le chef d’équipe de la majorité a compris que depuis quelques semaines, c’est Benno et son parti l’Alliance pour la République (Apr) qui ravit la vedette à Pastef. Du moins sur le plan de la communication, de l’occupation de l’espace public en la matière. 

Pourtant, ce parti et son leader Ousmane Sonko, luttent pour leur survie. Avec une kyrielle de recours et des verdicts importants attendus, ce parti dissous aurait dû monopoliser l’information. Que nenni. 

L’information trouve d’autres centres d’intérêts avec les luttes au sein de l’Apr, les défections dans la majorité et surtout la mise en place d’un nouveau Gouvernement. 

Et Macky sait qu’il tient le bon bout. Alors, il ne faut pas le lâcher. Mais, en réalité, de ce Gouvernement, nous n’en attendons pas grand-chose. Et le Grand Manitou le sait. Sauf sur le plan communicationnel et de la stratégie politique. Et il va jouer à fond sur ce registre. Et le ‘’retard’’ entre dans cette dynamique.  Car, Macky sait que tous les espoirs du Pastef, de Sonko et de ses avocats reposent sur le verdict de ce jeudi du Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor même si un recours reste possible. 

Alors, il serait maladroit de laisser à cette opposition radicale le soin de contrôler l’information, la communication et l’opinion.  C’est pourquoi, depuis l’incarcération de Sonko, c’est Benno qui mène la danse en contrôlant l’information grâce à des artifices apparemment bien étudiées.  Ne soyez pas alors étonnés que ce jeudi, quelque chose soit trouvé pour capter l’attention de sénégalais qui commencent même à oublier le projet Pastef en soi. Bien sûr, les pastéfiens n’oublient rien. Mais que peuvent-ils sans l’adhésion de la grande masse ?

Or, la première mission de Macky, dans le cadre de la mise en orbite d’Amadou Bâ, c’est d’étouffer le projet Pastef et faire oublier Sonko. 

Et cette dynamique va se poursuivre jusqu’à la présidentielle. Des situations fabriquées de toutes pièces vont se poursuivre. Sans un réel intérêt pour les sénégalais.  Car, sans Ousmane Sonko en détention, le parti dissous semble avoir perdu et la bataille politique et la bataille de communication.
Il ne lui reste que la bataille judiciaire. 

Assane Samb