Thiaroye-Gare abrite l’un des plus grands marchés de la banlieue. L’insalubrité conjuguée à l’odeur nauséabonde des eaux usées ruisselantes campe le décor peu enviable.
Au marché de Thiaroye Gare, depuis les premières gouttes de pluies, l’accès aux étals des vendeurs de légumes est difficile. Très difficile même, à cause des nombreuses déviations imposées par le passage du TER. Le décor est peu enviable. Des chemins parsemés de nids de poule et de flaques d’eau. Des passages inondés. Des lieux infestés de moustiques et d’insectes de toutes sortes.
C’est l’un des plus vieux marchés de la banlieue. On y retrouve plus de cinq mille commerçants, toutes nationalités confondues. Ces derniers déplorent l’état des lieux insalubre en cette période hivernale.
Ce n’est pas encore le grand rush en cette matinée d’hivernage lorsque la fraîcheur du jour se conjugue à un ciel nuageux qui menace d’ouvrir ses vannes. Ici, l’odeur ocre du piment pique les narines. Ça pue l’odeur nauséabonde des eaux qui ruissellent des fosses septiques, à cause d’un assainissement défaillant. Les vendeurs étalent leurs produits près des ordures.
Sur le flanc, des porteurs de bagages s’activent à la recherche effrénée de clients. Ils se précipitent vers cette dame qui vient à peine d’arriver. Ils se bousculent auprès des clients venant de descendre du car rapide, pour les accompagner dans leurs achats, moyennant quelques billets. Dans la foulée, de jeunes garçons vendent des sacs aux acheteurs. Non loin, les petits camions déchargent les légumes.
La mairie reconnaît ses limites
De son côté, la mairie de Thiaroye-Gare pleure son budget limité pour faire face aux besoins du marché. «La municipalité a une façon de gérer la commune. Le marché fait partie de nos priorités, mais notre budget ne nous permet pas de tout faire, on a une limite», reconnaît Lamine GUEYE, agent de la mairie. Il poursuit : «A l’entrée du marché vers la parcelle des vendeurs de patates, il y a une route pavée avec une canalisation pour la meilleure évacuation des eaux pluviales». Seulement, «ce projet a été financé par des bailleurs et non pas le budget de la mairie».
Avec sa clientèle diverse, le marché Thiaroye-Gare affiche un visage hideux. Mais il continue tout de même son rythme d’exportation et d’importation à grande échelle de légumes. C’est aussi un haut lieu d’approvisionnement de nombreux commerçants venus des marchés environnants.