Au rythme où il évolue, l’Afrique risque de rater le rendez-vous de 2030, fixé pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Les progrès du continent sont disproportionnés d’une zone à une autre et ne favorisent pas une harmonie susceptible d’atteindre l’objectif final.
Le constat a été fait par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), dans son rapport 2023, évaluant le développement durable en Afrique. Selon l’instance onusienne, les progrès de l’Afrique dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et des aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ont été inégaux, avec des différences significatives entre les sous-régions, les pays et les zones rurales et urbaines. Intitulé « Accélérer la reprise au sortir de la pandémie de la maladie à coronavirus (Covid-19) et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine à tous les niveaux », ledit rapport suggère un regain d’efforts « pour faire en sorte que l’Afrique atteigne les objectifs mondiaux d’ici l’échéance de 2030 ».
Concrète, le Pnud invite l’Afrique à mener des « interventions rapides pour accélérer les progrès des pays sur les principaux ODD et les aspirations, objectifs et buts de l’Agenda 2063 ». « Le nombre d’objectifs en bonne voie est inférieur à celui des objectifs nécessitant une accélération ou une inversion de tendance », ajoute le document. Pour rappel, ce rapport du Pnud évalue les progrès de l’Afrique dans la mise en œuvre des cinq principaux ODD : ODD 6 (eau potable et assainissement), ODD 7 (énergie propre et abordable), ODD 9 (innovation, l’industrie et les infrastructures), ODD 11 (villes et les communautés durables) et ODD 17 (les partenariats), en pointant les progrès, les défis et les nombreuses possibilités d’améliorer les perspectives de développement de l’Afrique.
Dans ces conclusions, il souligne notamment une importante disparité entre les zones rurales et urbaines en ce qui concerne l’ODD 6. « Les pays africains à investir dans les infrastructures d’eau, d’assainissement et d’hygiène et à renforcer les capacités de gestion intégrée des ressources en eau », préconise le rapport qui, pour rappel, a été rédigé par le Pnud, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement.
Safiétou Diop