Depuis 13 ans se tient régulièrement dans notre pays cet évènement majeur du secteur minier où des travaux de grande envergure seront réalisés. L’objectif étant d’échanger par rapport au bilan de la politique minière et de contribuer à la mise en œuvre de l’orientation définie par l’Union Africaine. En outre, cette rencontre est l’occasion pour le Sénégal de rééquilibrer sa gouvernance des ressources minérales, par le maintien de l’attractivité du secteur et la promotion d’un partenariat mutuellement avantageux entre l’Etat, les investisseurs et les communautés hôtes.
Le lancement officiel de cette édition par le premier ministre Amadou Ba va permettre de mesurer les pas importants réalisés depuis les premières exploitations minières dans notre pays. En effet, sous le thème ‘’Les géosciences et l’exploitation responsable des ressources minérales : défis et opportunités pour le développement économique et social’’, ce Salon International des Mines (SIM) constitue un moment opportun pour les spécialistes d’avoir de riches échanges par rapport au bilan de notre politique minière et contribuer à la mise en œuvre de l’orientation définie par l’Union africaine pour une utilisation stratégique par le continent de ses ressources minières afin d’assurer son développement.
Ainsi, Amadou Ba de dire : « Comme vous le savez sans doute, le Sénégal bénéficie d’un contexte géologique favorable lié à l’existence d’un potentiel minier important dont le développement joue un rôle de premier plan dans l’économie nationale. C’est pourquoi d’ailleurs le secteur minier est inscrit comme l’une des priorités du Plan Sénégal émergent (PSE). A cet égard, il faut relever et se féliciter des résultats déjà obtenus dans la mise en œuvre des projets et réformes phares du secteur, notamment dans les deux premières phases du PSE ».
Les milliards de FCFA de contribution du secteur des mines
Selon le Premier ministre, les évaluations de la première décennie du PSE montrent que le secteur minier est un véritable moteur de croissance et un levier du développement économique et social. « En 2021, le secteur minier a contribué à hauteur de 4,8 % du PIB. La production totale des produits miniers (ciment, acide phosphorique et engrais) est passée de 1 142 milliards en 2020 à 1 508 milliards en 2021 soit une hausse de 24 %. Cette production en 2021 est essentiellement portée par l’or avec 512 milliards soit 34% de la production totale, suivie du ciment, évalué à 341 milliards soit 22%, de l’acide phosphorique avec une production 298 milliards soit 19%, des phosphates avec 79 milliards (5,3%), d’ilménite avec 74 milliards (5,1%) et du zircon 62 milliards (4,1%).
La valeur ajoutée du secteur extractif est passée de 598 en 2020 à 730 milliards en 2021 soit une hausse de 22%. L’effectif de la main d’œuvre dans le secteur minier industriel est passé de 9 508 à 11 213 travailleurs entre 2020 et 2021, pour une masse salariale de 101 milliards, le secteur artisanal, quant à lui, emploie environ 30 000 personnes. Les recettes fiscales du secteur extractif s’élèvent en 2021 à 206 milliards (dont 190 milliards pour le secteur minier), soit 8% (dont 7,4% du secteur minier) des recettes budgétaires hors dons de l’État », a chiffré le candidat désigné de la coalition BBY. Sur un autre registre, il a été question pour Amadou Ba de parler de l’objectif dont le Président de la République a fixé au Gouvernement qui est de rééquilibrer la gouvernance des ressources minières, par le maintien de l’attractivité du secteur et la promotion d’un partenariat mutuellement avantageux entre l’État, les investisseurs et les communautés hôtes. Pour atteindre ce résultat et pour une meilleure prise en charge des enjeux et défis actuels et futurs, « il est primordial d’améliorer la connaissance de la géologie et des potentialités minérales en mettant un accent particulier sur le développement des géosciences et le respect des meilleures normes d’exploitation », dit-il lors de son allocution.
Bien-être des populations et protection de l’environnement
Par ailleurs, les nouvelles connaissances sur la diversification des ressources minérales, à travers le développement des géosciences, ont permis d’actualiser le Plan minéral du Sénégal, en y intégrant les données issues des travaux de recherche géologique des sociétés minières et de l’État d’après le premier ministre. « Nous exhortons davantage l’industrie minière au respect des meilleures normes d’exploitation en contribuant à la viabilité de nos territoires à travers la valorisation des ressources, de façon à générer une croissance économique responsable, qui prend en compte le bien-être des populations et la protection de l’environnement. La dynamique d’émergence impulsée par le Président Macky Sall se veut aussi porteuse d’un mieux-être social, basé sur une redistribution équitable des fruits de la croissance », rassure-t-il. C’est dans ce sens que le Premier ministre laisse entendre que Macky Sall a engagé le Gouvernement de publier l’ensemble des conventions et contrats miniers signés afin de permettre à tout Sénégalais qui le souhaite, d’avoir la bonne information et d’instaurer un climat de confiance entre les acteurs. Il est donc clair, comme stipulé dans la loi 2016-32 du 8 novembre 2016 portant Code minier, que les entreprises minières doivent comprendre qu’il est inacceptable de les voir prospérer alors que les communautés environnantes sont appauvries.
Enfin, s’agissant des conclusions et des recommandations qui seront tirées du SIM, Amadou Bâ fait savoir que sans nul doute, une meilleure connaissance de notre sous-sol et une exploitation minière durable au bénéfice des populations de notre pays sont attendues. De plus, il a constaté avec « plaisir » que pour la première fois, la journée internationale de la géo-diversité préconisée par l’UNESCO sera organisée le 6 octobre à Dakar pour matérialiser l’importance des géosciences pour résoudre les grands défis auxquels l’humanité est confrontée. Notre pays en profitera pour montrer au monde entier la richesse de son patrimoine géologique et les opportunités liées à sa valorisation.
Mamadou Sow