Quand on parle de la zone sahélienne, de l’Afrique sub-saharienne, on imagine une zone désertique sans végétation et surtout sans arbres. Or, une étude du CNRS vient de démontrer que les arbres y sont beaucoup plus nombreux que ce que l’on croyait.
Observer une région, grande comme quatre fois et demie la France, à une résolution de 50 cm2 pour compter les arbres, cela n’avait jamais été fait jusqu’à cette étude des photos satellites de la Nasa, par une équipe du CNRS.
Surprise ! Les scientifiques ont détecté quasiment 2 milliards d’arbres dans cette espace de plus d’1 million de km2, ce qui donne en moyenne entre 13 et 14 arbres à l’hectare. Des données utiles dans le cadre du changement climatique, comme l’explique Jérôme Chave, écologue au CNRS.
« Ce recensement permet de faire un bilan de la quantité de carbone que la biosphère terrestre stocke, et ça, c’est vraiment important pour comprendre le cycle du carbone, le fait que nos émissions de gaz à effet de serre augmentent mais que la biosphère est capable de tamponner, en partie, ces émissions. Et une bonne connaissance de la biosphère passe d’abord par une bonne connaissance de où est la végétation. Aujourd’hui, on décrit la végétation comme des grandes régions, la forêt tropicale, par exemple, mais on fait des cartes qui sont très, très simplistes. On a de la forêt où il y a des arbres et où il y a des écosystèmes qui sont non-forêts où on imagine qu’il n’y a pas d’arbres et en fait, la réalité est beaucoup plus complexe que ça », souligne-t-il.
Si les États veulent mettre au point des stratégies positives pour le climat, il est fondamental de connaître précisément l’état de la végétation. Reste maintenant aux chercheurs à inclure ces nouvelles données dans les modèles climatiques prédictifs.
Avec RFI