Ils sont déjà soixante (60) ou plus à avoir exprimé leur intention à être candidats à la prochaine élection présidentielle. Bien sûr, ils ne vont pas tous passer du fait du filtre du parrainage et de la caution mais personne ne peut dire aujourd’hui combien ils seront sur les listes à la prochaine présidentielle en février. Parce que ce qui est sûr, c’est que d’autres candidats vont se faire entendre.
Et la liste va s’allonger davantage. Ce qui, d’ailleurs, ne manque pas d’inquiéter outre mesure. Car, beaucoup de sénégalais sont offusqués du fait que n’importe qui puisse se lever pour déclarer sa candidature à une fonction présidentielle sans doute très importante. Et que ce serait, pour certains, une façon de banaliser cette fonction.
Or, la fonction de Président de la République est trop importante pour être l’objet de désacralisation, un processus qui semble bien être en cours. Mais ça, c’est le côté négatif de la chose. Mais, si on regarde le côté positif du processus, il sera aisé de constater que ce n’est là que la preuve d’une certaine vitalité démocratie.
Les citoyens ont le droit de se présenter à cette élection et ils ne font qu’user de ce droit. Mieux, les filtres devront se charger de les départager et offrir aux sénégalais les meilleurs profils. Il leur appartiendra, dans ce cas, de faire leur choix en toute indépendance. Bien sûr, les candidatures fantaisistes ne manqueront pas parce que certains se diront que ce sera bon pour leurs CV et d’autres pour en cas de second tour, peser sur les négociations dans une perspective de positionnement. On croirait assister à une sorte de « mercarto politique » où les calculs ne sont jamais absents. Car, la prolifération des partis et mouvements politiques peut ainsi être un sérieux frein à la démocratie partisane. Parce que les candidats sérieux, quelles soient leurs bonnes intentions, se trouvent piégés par le jeu partisan et surtout par les inévitables coalitions.
Et dans ce cas, il est difficile de faire du neuf avec du vieux. C’est d’ailleurs l’une des tares de notre système démocratique: Il faut une coalition pour gagner des élections et l’entrée dans celles-ci vous expose à des obligations. Et personne n’y échappe. Les candidats sont ainsi pris en otage et devront faire avec.
C’est donc la prolifération des partis qui encourage les uns et les autres à s’inscrire dans une dynamique de candidatures afin de capter une partie de l’électorat pour pouvoir peser sur la balance des négociations futures. Car cela va nous mener, assurément vers un second tour.
Et c’est ça qui pose problème.
Assane Samb