Accusé d’escroquerie et d’exercice illégal d’une activité commerciale, le colonel Mamadou S. F. M. risque de rester en détention pendant un an. Le prévenu a soutiré 31 millions francs au commerçant, Oumar N. qui voulait devenir fournisseur de l’armée sénégalaise.
Le commerçant Oumar N. voulait devenir fournisseur de l’armée sénégalaise. C’est dans ce contexte qu’il s’est rapproché du colonel Mamadou S. F. M. pour disposer d’un agrément. L’occasion faisant le larron, le soldat a fait croire au commerçant qu’il travaille à l’Intendance des armées et qu’il est le responsable d’achat. Sur ces entrefaites Mamadou S. F. M. a dit à sa proie qu’ils ont passé une commande de datte, pomme de terre et oignon pour le ramadan 2023, mais ils n’ont pas de liquidités au niveau de l’Intendance.
Sur ce, le colonel a demandé à Oumar N. de financer l’acquisition des denrées alimentaires. Au bout de 15 jours, il pourra non seulement récupérer les 31.350.000 francs investis mais encaisser un bénéfice de 40%. Trouvant la proposition alléchante, Oumar N. a accepté de verser les 31.350.000 francs dans le compte du Gie Bouchra. Mais, Mamadou S. F. M. n’a pas respecté ses engagements. Las de courir derrière son argent, Oumar N. a saisi la section de Recherches d’une plainte. Incarcéré le 21 août dernier, le prévenu a comparu hier, à l’audience des flagrants délits de Dakar pour escroquerie et exercice illégal d’une activité commerciale. Des infractions qu’il a dégagées en touche.
Marié et père de quatre enfants, Mamadou S. F. M. a soutenu qu’il est affecté à l’État-major des armées. Mais, il est en disponibilité. Il a collaboré avec la partie civile par le biais du Gie Bouchra, dont il est membre. Mais, les denrées alimentaires sont arrivées avec une date de péremption très courte. C’est pourquoi il n’a pas tenu promesse. Également, l’habitant des Almadies 2 a réfuté avoir promis un agrément à la partie civile. Mais, Oumar N. a maintenu ses accusations. A l’en croire c’est le prévenu qui l’a contacté, avant de le recevoir dans son bureau à la Primature.
De l’avis de l’avocat de la partie civile, les manœuvres frauduleuses sont constituées. Le prévenu doit un reliquat de 15 millions francs à son client. En guise de réparation, la robe noire a demandé 20 millions francs. Le parquet a requis deux ans, dont un an ferme contre le prévenu. À défaut d’une relaxe, Mes Aboubacry Barro et Bassirou Baldé ont sollicité une application bienveillante de la loi. D’après les deux conseils de la défense, le prévenu a fait preuve de légèreté. Mais, il a servi dignement et loyalement son pays. Le juge rendra sa décision le 6 septembre prochain.