L’Élysée a annoncé, mardi, le décès d’un militaire français tué la veille en Irak lors d’une opération antiterroriste en appui de l’armée irakienne. Deux autres soldats français ont déjà été tués dans le pays ce mois-ci, l’un dans un accident, l’autre lors d’un « exercice opérationnel ».
Un membre des forces spéciales françaises a été tué lundi en Irak lors d’une opération antijihadiste en appui de l’armée irakienne, a annoncé mardi 29 août l’Élysée, un décès portant à trois le nombre de militaires français tués en août dans le pays. « C’est avec une très vive émotion que le président de la République a appris la mort du sergent Nicolas Mazier du commando parachutiste de l’air n° 10, tué hier en Irak alors que son unité appuyait une unité irakienne en opération antiterroriste », a annoncé la présidence française, précisant que d’autres membres de son unité avaient été blessés à ses côtés.
« La Nation pleure de nouveau aujourd’hui l’un de ses fils. En mission de lutte contre le terrorisme en Irak, le sergent Nicolas Mazier est tombé sous le feu ennemi. J’adresse mes condoléances à sa famille, ses proches et à ses frères d’armes. Face au terrorisme, la France ne reculera pas », a de son côté réagi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dans un communiqué.
Selon une source sécuritaire irakienne à Kirkouk, lundi soir, une opération conjointe « des forces antiterroristes irakiennes et des militaires des forces françaises stationnées à la base K1 à Kirkouk ont essuyé une embuscade » de jihadistes du groupe État islamique dans la province de Salahedine, dans le désert d’Al-Aïth, frontalier de la province de Kirkouk.
Des soldats français ont été blessés, a-t-elle ajouté, ainsi que trois membres du service antiterroriste irakien. Selon elle, les affrontements armés ont duré « plus de cinq heures ». Deux autres soldats français ont été tués en Irak en août, l’un dans un accident, l’autre lors d’un « exercice opérationnel ».
Quelque 600 militaires français sont déployés dans la région dans le cadre de l’opération Chammal, le volet français de l’opération de la coalition internationale Inherent Resolve contre le groupe État islamique, créée en 2014. Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, le groupe jihadiste a vu son « califat » autoproclamé s’écrouler sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays.
En mars, un haut responsable militaire irakien assurait toutefois que l’organisation État islamique comptait entre 400 et 500 combattants actifs en Irak. Un rapport de l’ONU publié en juillet expliquait que « l’action antiterroriste des forces irakiennes (avait) continué d’entraîner une réduction des activités de Daech (acronyme en arabe du groupe jihadiste, NDLR), lequel a cependant maintenu une insurrection de faible intensité ».
Malgré tout, les « opérations » des jihadistes « ont été endiguées dans les zones rurales, tandis que la fréquence des attaques dans les centres urbains a baissé », d’après la même source. Selon ce rapport, « la structure principale de Daech persiste et continue de compter de 5 000 à 7 000 membres en Irak et en République arabe syrienne, dont la plupart sont des combattants ».