La police de New York a lancé hier un avis de recherche impliquant 11 compatriotes présumés auteurs des actes de vandalisme survenus au Consulat général du Sénégal à New York, le 4 août dernier. Il s’agit de l’activiste Ousmane Tounkara et d’une dizaine d’autres personnes, aujourd’hui sur les radars de la police new-yorkaise.
Tounkara nie toute implication et dit attendre de pied ferme
De tous ces gens dont les photos ont été placardées par la police de New York, Ousmane Tounkara en est certainement le plus célèbre. L’activiste, dont les déboires avec la justice américaine sont très récents, a fait savoir à la radio qu’il n’était pas impliqué dans un quelconque saccage du consulat. Tounkara, qui s’exprimait à la radio SunuAfrik dit attendre de pied ferme, lui et ses avocats, une interpellation de la police. Pour dire qu’il est déjà prêt à aller jusqu’au bout. Le concerné a martelé aussi qu’il n’avait pas franchi la porte du consulat ce vendredi-là, jour durant lequel la section Pastef des Usa avait organisé des manifestations pour montrer son mécontentement de l’arrestation de son leader Ousmane Sonko et la dissolution du parti Pastef.
La police de New York met sur la table 23 millions pour récompenser
toute information utile
Beaucoup s’étaient étonnés des lenteurs de la police pour mettre la main sur les auteurs du saccage du consulat. Mais, après 2 semaines, les hommes de tenue ont lancé les premiers avis de recherche de 11 de nos compatriotes. Exploitant les vidéosurveillances et les autres informations partagées dans les réseaux sociaux, par les auteurs eux-mêmes, la police de New York a semblé utiliser toutes les bases de données en sa possession pour établir des images beaucoup plus claires de ces 11 suspects. Des images prises parfois dans d’autres circonstances. Une démarche assez pointue, puisque dans la plupart des cas postés sur leur plateforme de recherche de suspects, la police n’a en sa possession que les images recueillies sur les ‘’scènes de crimes’’. Une attitude qui renseigne plus sur l’intention des limiers de mettre la main le plus rapidement possible sur ces suspects. De même, via leur programme de dénonciation des crimes commis dans la ville de New York, la police met 38.500 dollars (23 millions F Cfa) soit 3500 $ pour chaque suspect identifié.
Une situation embarrassante, qui met la communauté sénégalaise aux États-Unis face à elle-même. Dans une sorte de dilemme. Où elle devra choisir entre aider la police de New York à protéger ses institutions et stopper une bonne fois ces actes déplorables, ou se taire pour protéger ses fils dont la plupart sont en situation irrégulière et risquent la déportation vers le Sénégal et la prison.
Le Département d’Etat américain informé
L’État du Sénégal a corsé la démarche en informant le département d’Etat américain en retraçant dans un rapport tout ce qui s’est passé au niveau du consulat et les incidents précédents. Contacté par «Les Échos», le Consul général El Hadji Amadou Ndagane Ndao a tenu à informer qu’il n’a aucunement porté plainte contre qui que ce soit, mais qu’il a par contre utilisé les moyens diplomatiques en sa possession pour exiger au plus haut degré une implication du gouvernement fédéral et corser les sanctions qui découleront de cette affaire. Car, selon le diplomate, «Il faut que cela cesse».
Rappelons que pour le cas de l’activiste Ousmane Tounkara, dont les papiers d’asile étaient en expiration en 2021, le gouvernement américain avait demandé à la justice la déportation vers le Sénégal. Une réquisition rejetée au temps par le juge de l’immigration qui avait estimé que le concerné pourrait être en danger dans son pays. Mais aujourd’hui, au cas où ces suspects seraient reconnus coupables, une peine allant de 7 à 25 ans pour cambriolage et destruction de biens appartenant à autrui pourrait leur être appliquée.