Des familles dispersées, des maisons abandonnées par leurs propriétaires, l’insécurité de certains quartiers, le chômage ses jeunes, des foyers qui n’arrivent plus bouillir les marmites trois fois jours : ce sont les conséquences des inondations qui impactent négativement sur la vie des populations surtout dans les domaines de la santé et de l’éducation des enfants. Un constat qui a été fait à l’unanimité au niveau de plusieurs quartiers où nous nous sommes rendus, lors de notre reportage.
À Keur Massar où nous sommes, plusieurs maisons notamment dans les quartiers dans l’unité 3 qui était l’épicentre des inondations dans cette localité et à la cité enseignant sont sous les eaux. Également les quartiers de Boune, Khaïra, Tawfekh, la cité Senelec, à l’unité 14, l’unité 19 et une partie de l’unité 6 et de l’union 1 également sont largement envahis par les eaux de pluie. Selon nos sources sur place, le défaut de canalisation et les travaux non achevés sont à l’origine de ces eaux stagnantes et parfois déviées, qui se déversent dans certaines maisons. Les autorités se sont précédemment déplacées sur les lieux lors de la période pré-hivernale. Mais visiblement, le diagnostic semble être mal fait. et pour faire le constat, il faut descendre sur le terrain. Malgré l’engagement des autorités qui injectent chaque année des milliards pour mettre fin à ce phénomène qui persiste toujours surtout pendant l’hivernage.
Des localités comme Mbao, le maire poursuit ses œuvres en mode « Fast Track » pour faire face aux éventuelles inondations avant la tombée de la première goutte à Dakar. Il poursuit des tournées pour visiter des chantiers en cours de réalisation dans la commune. « À Mbao, vous avez constaté que les travaux ont effectivement démarré (drainage des eaux pluviales) », fulmine un délégué de quartier. Gounass, Bagdad, Yeumbeul Sud et Nord, Diameguene, Sicap Mbao ainsi que plusieurs autres localités, des familles désertent leurs maisons à cause de la stagnation des eaux de pluies depuis des années. Une situation qui avait conduit les autorités à mettre en place des programmes comme le Plan décennal de la lutte contre les inondations, en délogeant les victimes dans d’autres sites comme « Jaxaay » et « Tawfekh ».
L’état qui a la responsabilité de résoudre les préoccupations des populations dans ce sens usé ses forces, en construisant des ouvrages, en mettant en place des équipes qui vont secourir les habitants qui vivent dans des zones inondables de la banlieue. Des personnes interrogées comme les délégués de quartiers, des imams et des notables se disent également rassurées par les travaux et le rythme de progression qui, pour eux, est assez confortable et se poursuivent normalement. Ils sont tous des habitants de la banlieue. D’autres bonnes volontés, des responsables des structures, restent aujourd’hui préoccupées par la question. Parmi eux, il y a même des journalistes spécialisés sur des sujets d’assainissement. Qui dit inondations, parle de l’assainissement et du changement climatique.
Au niveau de certaines zones, il existe des travaux qui sont en train d’être déroulés et qui sont financés à hauteur de plusieurs millions pour mettre en place des systèmes de drainage rapide des eaux. S’ajoute à cela, la préservation des ouvrages. Le Bip qui est en partenariat avec les journalistes, déroule « ses opérations », organisant des campagnes de sensibilisations et autres auprès des populations. Des maisons terrassées après avoir été recensées n’ont pas encore été indemnisées. Leurs propriétaires courent toujours derrière leurs droits. Une partie des victimes n’a jusque-là pas été relogée au niveau des camps de fortune comme « Jaxaay ». Elle emprunte des maisons en location dans plusieurs localités de la banlieue, malgré des maigres moyens. C’est ce qui entraîne la dispersion de certaines familles. Des enfants qui jouent dans des zones inondables où les eaux usées stagnent depuis des années. C’est ce qui favorise l’insécurité sur le plan sanitaire et l’abandon des études de la part des écoliers qui seront obligés de s’adonner aux petites besognes pour aider leurs parents à entretenir les foyers. Pour certains, « le mauvais assainissement est à l’origine des eaux inondation qui ne touchent pas seulement Dakar et sa banlieue et même les régions sont souvent affectées.
Pour le coordinateur de Bip, « la lutte contre les inondations est une affaire de tous. Il faut intensifier les campagnes de sensibilisation mais aussi en impliquant des personnes ressources comme les relais communautaires, des « Bajénu Gox », les délégués de quartiers et les associations des jeunes. s’ajoute à cela, la préservation et l’entretien des ouvrages. La préservation de l’environnement s’impose à tous ». Pour apporter sa contribution dans le combat, l’association qui regroupe des journalistes et qui est pilotée par Moussa Thiam mise sur le social et le volontariat. Des camions de vidange avaient été mis à la disposition des populations de Malika, il y a moins d’un mois pour jouer un grand rôle sur le plan de l’assainissement. Des efforts qui ont été faits par Moussa Thiam et compagnie. D’autres structures comme Bip, ne baissent pas les bras pour assister les populations dans ce sens car selon son coordonnateur, « d’autres activités vont être organisées partout dans la banlieue et ailleurs pour secourir les populations qui résident dans des zones qui ont des problèmes liés à un mauvais assainissement ».
Des entreprises sont à pied d’œuvre pour la réalisation des travaux d’assainissement des eaux pluviales pour soulager les populations des zones inondées. Des localités comme Yeumbeul Nord et Sud, Wakhinan Nimzath, Keur Massar, Djida Thiaroye Kao, Gounass et Tivaoune Diacksao ont pu bénéficier de ces ouvrages mais jusque-là, la préservation demeure un sujet préoccupant. Il faut signaler que les acteurs qui restent engagés dans le cadre de la lutte contre les inondations, n’attendent pas l’hivernage pour mettre en place des plans et des stratégies.
Et malgré des efforts qui sont en train d’être fait par l’État en collaboration avec des partenaires, des bonnes volontés et autres acteurs, les inondations qui continuent de faire des victimes persistent toujours surtout en banlieue qui fait partie des localités les plus touchées pendant chaque hivernage.
Sada Mbodj