Le Hub Régional des Urgences de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Diamniadio, a co-organisée avec le Centre de d’information sur les pandémies la 5e Réunion Technique Mondiale du Système EIOS (Intelligence Épidémique à partir de Sources Ouvertes), un événement majeur, au Hub Régional des Urgences de l’OMS pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. L’événement a mis un accent particulier sur les défis et solutions propres à l’Afrique, en promouvant une collaboration intersectorielle entre les domaines de la santé humaine, animale et environnementale.
La région africaine est confrontée à des épidémies de plus en plus complexes et fréquentes. Pour apporter des solutions, l’EIOS depuis son lancement en 2017 qui joue un rôle central dans la prévention et la gestion des épidémies grâce à l’analyse des données en sources ouvertes répond à ce défi en améliorant la préparation et la réponse des systèmes de santé, réduisant ainsi les impacts des urgences sanitaires sur les populations.
L’initiative est dirigée par l’OMS et mise en œuvre en collaboration avec les États Membres et d’autres partenaires. Il s’agit notamment d’organisations et de réseaux tels que la Global Health Security Initiative (GHSI), l’Africa CDC, l’Organisation mondiale de la santé animale et l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA). Ils partagent tous l’objectif commun de permettre aux gouvernements de détecter plus tôt les menaces sanitaires et d’y répondre efficacement afin de minimiser leur impact sur la vie et les moyens de subsistance de leurs populations.
Le représentant du ministre de la santé et de l’action sociale, Dr Samba Kor Sarr, revenant sur l’importance de cet événement a soutenu que est une opportunité de partager les avancées en termes d’utilisation des technologies, des sciences de l’information pour l’épidémiologie d’urgence. ‘’Cela veut dire comment aujourd’hui, il est possible d’utiliser les nouvelles technologies pour procéder à des captures et analyses de données dans l’optique de prévenir, dans l’optique de pouvoir se préparer en conséquence à chaque fois qu’il y a une épidémie. C’est une réunion qui va permettre à différents experts de pouvoir partager ce qu’ils ont eu à vivre dans la gestion des épidémies passées et ce qu’il y a à faire pour ne plus être surpris par les épidémies et que la solidarité puisse être activée entre les différents pays pour qu’on ait ce que l’on appelle un système mondial inclusif, un système de santé mondial inclusif, efficace et qui base ses approches dans un système de prédiction utilisant des données probantes’’, a-t-il expliqué.
Pour, ce qui est pour l’avenir, préserver l’utilisation des technologies de l’information et de la science informatique pour résoudre des problèmes de santé. Selon Abdou Salam Gueye, directeur régional des urgences en Afrique ‘’c’est quelque chose qui n’est pas nouveau, cependant ça s’est développé de façon spectaculaire, même récemment. Pour donner un exemple de ce qui nous réunit ici, de façon traditionnelle, quand un événement de santé publique se passe dans une communauté, on attend qu’il y ait des décès, en tout cas que ça fasse peur aux responsables de cette communauté, qui vont appeler les autorités locales’’.
En à croire Mr Gueye, ‘’Les autorités locales font une enquête et avertissent l’OMS, qui plus tard va avertir l’ensemble du monde. Il y a des voies parallèles actuellement. Quand les communautés souffrent, on les voit rapidement en parler au téléphone, en parler sur leur Facebook et sur YouTube. Et l’information se trouve disponible de façon libre’’. Et en effet, selon lui, ‘’l’événement qui nous réunit, c’est comment on peut utiliser ces informations libres pour détecter de façon beaucoup plus rapide et sauver plus de vies. En Afrique, nous sommes des pionniers dans ce cadre, parce que 39 des 47 pays que nous couvrons l’utilisent déjà, dont le Sénégal. Et cela nous a permis de réduire de façon considérable le temps qu’il fait pour détecter les événements’’.
A ce qui concerne les avancés il a indiqué que c’est 50% de leurs réponses qui ont été déclenchées par l’utilisation des informations libres dans le système. ‘’Et nous pensons que ça va aller plus vite, parce que déjà, quand tu étudies les outils que nous avons développés, ils ont pu détecter 90% des événements. Seulement, ils nous ont alertés un peu tard, et le système traditionnel aussi l’a détecté. C’est pourquoi, actuellement, nous sommes à 50-50’’, a ajouté Dr Abdou Salam Gueye. ‘’Le défi que l’on envisage de surmonter, je crois que le défi le plus important ici, c’est la diffusion de fausses nouvelles. Parce que quand on commence à détecter les informations libres, alors que le système libre est accessible à tout le monde, il y en a qui, seulement, n’étaient pas au courant, ont parlé de quelque chose qu’ils ne connaissaient pas. Il peut y avoir aussi d’autres qui l’ont fait pour saboter.
Et ils vont parler des informations, et il faudra qu’on essaie de tout faire pour que nos détections puissent être vérifiées avant les actions. Et aussi, que l’on continue de montrer cette diffusion de fausses nouvelles pour leur adresser le retour qui est nécessaire. Pour cela, nous avons besoin de former les pays, pour que les pays les fassent eux-mêmes, dans le respect de la loi et des règlements internationaux’’, a-t-il conclu.
MADA NDIAYE