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22e EDITION DES ASSISES DU MEDS :La transparence dans l’exploitation des ressources au menu des échanges

Le mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS) a tenu sa 22eme édition des assises économiques sous le thème: « Owneship/Appropriation : le renouveau de la matrice entre les acteurs économiques et les pouvoirs publics ». Occasion saisie par le président du MEDS d’inviter à la transparence dans l’exploitation des ressources et de nouer un partenariat public-privé pour un développement endogène.

Le renouveau de la matrice entre les acteurs économiques et les pouvoirs publics ont été au cœur des échanges. Selon le président du MEDS, Mbagnick Diop, cette rencontre revêt une importance capitale, car permettant de réfléchir et de collaborer en vue de façonner un avenir économique radieux pour le pays. « En ces temps de défis mondiaux et de changements constants, il est impératif que nous, acteurs économiques et décideurs, nous unissions nos forces pour relever les défis qui se dressent devant nous. Le Sénégal est riche de ressources et de potentiel, et c’est à nous de transformer ces atouts en moteurs de croissance durable et inclusive. Notre pays a accompli des avancées notables ces dernières années, mais nous sommes conscients que de nombreux obstacles persistent. Le chômage des jeunes, l’accès limité au financement pour les PME, ainsi que les disparités régionales en matière de développement, nécessitent une attention particulière », dit-il. Et de poursuivre : « C’est pourquoi, en tant que secteur privé, nous devons œuvrer ensemble pour créer un environnement propice à l’innovation, à l’investissement et à la création d’emplois. Cela passe par des réformes structurelles courageuses ». Il indique que le MEDS reste dans son ADN de défricheur d’idées nouvelles, de pratiques de benchmark international pour orienter le débat économique dans une dynamique salvatrice. De son avis, la notion de souveraineté économique est un ensemble de concepts qui peuvent se décliner sous divers angles à savoir la notion de souveraineté industrielle, avec la lancinante problématique de l’industrialisation qui manque tant à l’économie duale confinée ce que les penseurs économiques appellent la commoditisation primaire, c’est-à-dire l’exportation brutale de matières premières et l’importation de produits, biens et services de meilleure valeur ajoutée. « Sur cette liste s’ajoute la souveraineté alimentaire qui continue de payer pas moins de 500 milliards chaque année d’importations de riz, alors qu’on a les 04 intrants nécessaires pour favoriser l’ownership de ce produit à savoir la main d’œuvre abondante de la jeunesse, le soleil avec 320 jours d’ensoleillement, les terres arables avec près de 240 000 hectares de terres emblavées ou à emblaver et le marché, surtout avec la prochaine zone de libre-échange économique africaine : la Zlecaf », laisse-t-il entendre. Mbagick Diop renseigne que la souveraineté peut aussi être abordée sous le prisme énergétique, avec l’exploitation prometteuse de 100 000 barils de pétrole par jour et 2,5 millions de tonnes de mètre cube de gaz dans moins d’un an au Sénégal. « En termes d’infrastructures, notre pays fait face à des enjeux cruciaux de développement des corridors routiers, autoroutiers, ferroviaires, aériens, etc. Et c’est tout l’enjeu de la souveraineté dans le financement PPP de ces projets qui se pose », informe-t-il.

 « Mettre fin à l’exploitation non durable de nos ressources »

« Beaucoup de réformes et de textes cruciaux ont été ajoutés au corpus législatif et réglementaire ces dernières années. Et cela va profondément changer nos relations d’affaires, les relations entre le secteur privé national et les pouvoirs publics », souligne-t-il. Il cite la loi sur les Partenariats Publics Privés, la loi sur le contenu local dans le pétrole et le gaz, la loi sur le contenu local dans le secteur minier, la loi d’orientation des Zones Economiques Spéciales La Stratégie Nationale de Développement du Secteur Privé – SNDSP, la nouvelle doctrine de gouvernance du portefeuille de l’Etat et changement de l’ARMP vers l’ARCOP. « Ces changements méritent qu’on pose le débat sur leur appropriation et leur compréhension commune par les acteurs du secteur privé et des démembrements de l’Etat et c’est le sens de ces assises. En définitive, il s’agira de repenser, pour éviter de panser, nos interactions professionnelles pour tirer le meilleur parti des initiatives des uns et des autres en vue d’un meilleur portage du développement socio-économique de notre cher pays, le Sénégal », dit-il. D’après lui, le secteur privé a un rôle crucial à jouer dans la réalisation des objectifs économiques. « Les entrepreneurs et les entreprises sont les moteurs de l’innovation et de la création d’emplois. En soutenant les initiatives entrepreneuriales, en encourageant l’investissement et en favorisant la collaboration entre les secteurs public et privé, nous pouvons bâtir une économie robuste et dynamique. Les défis environnementaux ne doivent pas être négligés non plus. En adoptant des pratiques durables et en intégrant les considérations environnementales dans nos stratégies économiques, nous contribuons à la préservation de notre planète pour les générations futures », estime-t-il. Revenant sur le thème, Mbagnick Diop indique qu’il appelle à une réflexion profonde et à une action déterminée pour assurer que les ressources naturelles, qui sont une bénédiction pour le pays, soient gérées de manière à promouvoir un développement véritablement inclusif et durable. « L’Ownership, ou la notion d’appropriation de la plénitude de la jouissance de nos ressources naturelles, est un concept puissant. Il implique que ces ressources appartiennent au peuple sénégalais dans leur ensemble. Cela signifie que nous devons exercer un contrôle souverain sur nos ressources, les gérer de manière rationnelle, responsable et transparente, et les utiliser pour le bien-être de notre nation et de nos générations futures », explique-t-il. Et d’ajouter: « L’Ownership signifie que nous devons mettre fin à l’exploitation non durable de nos ressources. Nous devons veiller à ce que nos terres agricoles soient utilisées de manière à garantir la sécurité alimentaire de notre nation et à promouvoir l’agriculture durable. Nous devons protéger nos océans et nos pêcheries pour assurer la durabilité de notre industrie de la pêche. Et nous devons gérer nos ressources minérales avec sagesse, en veillant à ce que les bénéfices de leur exploitation reviennent au peuple sénégalais par une politique économique inclusive ».Pour y parvenir, il invite à renforcer la gouvernance des ressources naturelles. « Cela signifie une transparence totale dans les contrats et les accords liés à l’exploitation de nos ressources. Cela signifie également une gestion rigoureuse des recettes générées par ces ressources, en veillant à ce qu’elles soient utilisées pour investir dans l’éducation, la santé, les infrastructures et d’autres secteurs qui contribuent au bien-être de notre population », dit-il.


NGOYA NDIAYE

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