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1er mai : Les sénégalais n'ont plus la tête à la fête !
1er mai : Les sénégalais n'ont plus la tête à la fête !

1er mai : Les sénégalais n’ont plus la tête à la fête !

La fête du travail est presque passée inaperçue, hier. Nombre de sénégalais ne savaient même pas que c’était le premier mai. En dehors de quelques cercles restreints, la fête n’était pas au rendez-vous. Contrairement à ce qui se passait avant.  D’ailleurs, des hommes politiques ont organisé le même jour des points de presse avec des préoccupations purement partisanes, loin de l’esprit et de la lettre de cette fête des travailleurs devenue insignifiante pour beaucoup parce que vécue dans l’indifférence presque totale.

Alors, qu’est-ce qui s’est passé pour que l’on en soit là ? La réponse n’est pas aisée car les causes sont multiples mais la première, l’une des plus importantes est que les promesses faites sont rarement suivies d’effets. Les mêmes promesses reviennent chaque année. Et le travailleur d’aujourd’hui sait qu’il ne peut rien acquérir sans passer par le bras de fer de la grève ou de la contestation publique.

Du coup les cahiers de doléances sont rangés dans les tiroirs et les mêmes pratiques sont perpétuées dans un environnement de plus en plus informel. Car, et c’est là sans doute la seconde raison, la plupart des travailleurs ne voient pas leurs statuts honorés parce que leurs droits sont bafoués. Les contrats par écrits se raréfient, les allocations familiales ne sont pas versées, les prises en chargent médicales rares. Donc, si les emplois salariés concernent une minorité de citoyens, ces derniers ne sont pas sûrs de bénéficier d’un statut digne de ce nom.

Et comme les autorités publiques ont l’habitude de fermer les yeux sur cette tendance, eh bien la proportion de travailleurs concernée par le code de travail se rétrécit d’année en année. Conséquence, nous vivons dans une société où l’informel et la débrouillardise ont fini de créer une sorte de lassitude chez des populations envers un travail qu’ils n’ont pas envie de fêter.

En clair, les gens n’ont plus la tête à la fête. Parce que leur travail leur apporte sans doute peu de satisfaction. Aussi cette fête des travailleurs est devenue, aujourd’hui, une sorte de rituel pour des organisations syndicales multiples, divisées et souvent débordées pour ne pas dire dépassées. Car, hier, le débat devrait être autour du travail et seulement du travail. Ne serait-ce que pour respecter la solennité de l’événement. Mais, non ! La politique a encore pris le dessus. Et on aura vite oublié que la fête du travail a été eu lieu. Parce qu’au fond, on a rien fêté du tout.

 


Assane Samb

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