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Magal

18 Safar : L’héritage spirituel et culturel qui se cache derrière le grand Magal de Touba

Le 18 Safar est un jour empreint de profondeur pour les Mourides, comme le souligne Serigne Sidy Mbacké ibn Serigne Modou Moctar. Selon lui,  cette date revêt une importance particulière pour la communauté, marquée par la célébration du Magal de Touba. Ce jour qui rappelle la victoire spirituelle de Serigne Touba  est l’occasion pour les Mourides de se livrer à des actes de piété, de solidarité et de purification spirituelle.

En cette année 2024, une quinzaine de pays dont le Nigéria, l’Egypte et les Etats-Unis d’Amérique sont attendus à la 130ème édition du grand Magal de Touba prévue le 23 août, a annoncé le président de la Commission Culture et Communication du comité d’organisation, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïnde Fatma.

Vue l’ampleur de l’événement, il est important de faire un focus, sur l’histoire de ce grand évènement du Mouridisme. Déjà dans la deuxième moitié du XIXème siècle, le Sénégal, comme la plupart des pays d’Afrique occidentale, était sous le joug de la domination coloniale qui avait fini d’étendre ses tentacules sur l’ensemble du territoire.

Le Magal de Touba revêt un caractère multidimensionnel pour tous les musulmans, en général, et les mourides, en particulier  L’originalité du grand Magal de Touba réside à deux niveaux.  D’abord, contrairement à ce qu’on a l’habitude de célébrer, il marque le début de dures épreuves et de souffrances endurées par le Cheikh durant l’exil.

Origine du Magal

Sur la signification du mot « Magal », Cheikh Saliou Mbacké 5ème khalife de Sérigne Touba, à l’occasion de son appel du 25 août 1990, nous édifie clairement. Il affirme en substance Que la Fête du sacrifice étant une Tradition Prophétique, l’appellation « deuxième fête du sacrifice » que les talibés avaient adopté ressemblerait donc à une innovation blâmable (« Bidaa »). C’est pourquoi le Cheikh recommanda de l’appeler « MAGAL » (MAGAL : Terme Wolof qui signifie ici célébrer, évidemment dans l’exaltation de la Grandeur du SEIGNEUR et l’Election du Prophète. C’est autrement dit glorifier le SEIGNEUR et Son PROPHETE) ; Donc que personne ne l’appelle plus « deuxième Fête du Sacrifice » mais « Magal » C’est le Cheikh qui est le premier à prononcer ce mot que nous nous employons tous aujourd’hui.

Après avoir conquis les royaumes et hypothéqué le système économique et social, le colonisateur postulait une lutte à outrance contre l’Islam qui constituait le principal obstacle à sa stratégie de domination politique et d’aliénation culturelle.  C’est dans ce contexte particulièrement difficile et défavorable à l’Islam, devenu orphelin, qu’apparut Cheikh Ahmadou Bamba avec comme mission de secourir ses concitoyens, déboussolés et persécutés, pour leur offrir un cadre adéquat où les uns et les autres allaient pouvoir adorer le Prophète Mohammad (PSL). Ensuite, c’est le Cheikh qui l’a initié (à Diourbel) pour la première fois et a recommandé à ses fidèles de se souvenir de ce jour béni durant lequel il a obtenu tout ce qu’il voulait de son Seigneur. « Celui pour qui mon bonheur est le sien, où qu’il se trouve, devra tout mettre en œuvre le jour du 18 Safar pour rendre grâce à Dieu, car, disait-il, mes remerciements personnels ne pourraient suffire pour témoigner ma reconnaissance au Seigneur. »

Rénovation sur la célébration du 18 Safar

Serigne Sidy Mbacké explique que l’origine du Magal de Touba est liée à un événement où un jeune chasseur est venu offrir un lièvre à Serigne Touba. Cet épisode, qui s’est rapproché de la fête de Tabaski, a conduit à l’établissement du Magal comme une occasion de gratitude envers Dieu, incluant des sacrifices et des repas partagés. L’importance de cette journée réside aussi dans la dévotion des fils de Serigne Touba, depuis Serigne Moustapha jusqu’à l’actuel Khalife, Serigne Mountakha Mbacké, en passant par Serigne Fallou et Serigne Saliou Mbacké.

Serigne Sidy met en lumière le rôle des successeurs de Serigne Abdoul Ahad et Serigne Djily Abdou khadre dans la préservation et la transmission de ses enseignements. Il appelle également à une réévaluation des comportements et des actes, soulignant l’exemple de Mame Cheikh Ibrahima Fall comme modèle de dévotion et d’humilité.  Selon lui, ce jour de Magal devrait inspirer une réflexion profonde sur la sagesse, l’éducation et la culture, en mémoire de la grandeur de Serigne Touba.

Le Magal constitue un moment privilégié pour chaque musulman de magnifier en parfaite symbiose, avec le Cheikh, les innombrables bienfaits que Dieu lui a accordés. Cela est conforme aux enseignements coraniques : « Si vous êtes reconnaissants, très certainement j’augmenterai mes bienfaits pour vous. Mais si vous êtes ingrats, mon châtiment vous sera terrible (Sourate 14, Verset 7) ».  Il est indispensable donc de comprendre le sens véritable et la portée du Magal, de le célébrer conformément aux recommandations du Cheikh, afin de pouvoir bénéficier des grandioses bienfaits accordés au serviteur du Prophète (PSL). A l’origine, chaque talibé célébrait le Magal là où il se trouvait, pourvu d’être conforme aux recommandations du Cheikh.

Avec le temps, le deuxième khalife, Cheikh Muhamad al-Fadel, a eu l’idée de rassembler tous les mourides à Touba. L’acte s’inscrit dans le cadre du raffermissement de la cohésion de la communauté. Il y avait ainsi des objectifs spirituels, mais aussi des objectifs sociaux (rencontre, échanges, etc.) et économiques dans la mesure où des ruraux venus avec leur production peuvent les écouler facilement avec l’arrivée de citadins.

Un courant d’échanges se crée ainsi entre les deux groupes. Tout cela n’était pas absent de l’esprit de celui qui a donné cette forme au Magal. Car au départ, chacun le célébrait Grand Magal de Touba chez lui. Le deuxième khalife a estimé qu’il était très profitable à la communauté de rassembler tout le monde à Touba pour célébrer le Magal.

Le Magal et ses particularités 

La particularité du Magal repose sur l’importance que les Mourides donnent à l’événement, car pour le mouride, le fait de participer au Magal est devenu une composante de sa doctrine.  Le Magal était célébré individuellement par chaque talibé chez lui comme la Tabaski. Cela a été ainsi du temps du Cheikh et pendant le règne du premier Khalife Cheikh Mouhamadou Moustapha (1927 – 1945). On peut penser que le premier Khalife n’a pas appelé à la célébration du Magal à Touba, peut être uniquement parce que la majeure partie de son Khilafat a coïncidé avec la crise des années trente ainsi que la seconde guerre mondiale; Il était en outre préoccupé, par le plus important projet mouride : la grande Mosquée de Touba, qui nécessitait le prolongement du chemin de fer de Diourbel à Touba.

Serigne Mouhamadou Moustapha réalisa le tronçon Diourbel- Touba sur fonds propres et facilita le transport des matériaux de construction. Il choisit le 20 du mois lunaire mouharram qui marque le retour à Dieu du Cheikh pour le grand rassemblement annuel des mourides. C’est le deuxième khalife des mourides Cheikh Mouhamadoul Fadel Mbacke qui appela tous les fidèles mourides à venir à Touba pour célébrer le Grand Magal en 1948.

Le Grand rassemblement à Touba a permis au deuxième Khalife de profiter de ce jour d’actions de grâce pour mobiliser et motiver annuellement les talibés pour l’achèvement du Grand Projet de la communauté, la Grande Mosquée de Touba. Le khalife célébra avec faste la prière d’inauguration de la Mosquée en 1963.


 

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